La Fédération internationale de l'automobile a mis en place pour la troisième fois, au Castellet, un stage pour 14 jeunes femmes pilotes du monde entier. Un moyen de promouvoir la place des femmes dans ce sport encore très masculin.
On les appelle "les futures graines de championnes" des sports automobiles. Classées en deux groupe, junior et senior, elles ont entre 12 et 16 ans et viennent du monde entier. C'est la FIA ( Fédération internationale de l'automobile) qui a repéré et présélectionné ces quatorze jeunes filles aux profils prometteurs, pour qu'elles participent au "Girls on Track - Rising Stars ".
C'est la troisième édition de ce programme d'évaluation intense qui a pour but " de mettre en lumière de jeunes talents" explique la FIA. Au cours du stage qui se déroule du mercredi 17 au dimanche 21 août elles ont des journées intensives de formation, d'entrainement, de compétition, de coaching mental et de conduite en karting pour les juniors et en F4 pour les seniors, sur le circuit Paul Ricard.
A l'issue de cette semaine, un jury présent au Castellet sélectionnera 4 pilotes juniors et 4 seniors, qui participeront ensuite à l'étape décisive de cette compétition en novembre prochain, chez Ferrari à Maranello pour désigner les gagnantes de l'édition 2022.
Avec pour finalité, une saison internationale de karting et le soutien financier de la Ferrari Driver Academy (FDA) pour la lauréate junior. La lauréate senior pourra elle rejoindre la FDA et participera au championnat italien de formule 4. "Après Maya Weug et Laura Camps Torra, les précédentes gagnantes des deux premières éditions, elle sera la troisième femme à rejoindre la FDA" énumère la fédération internationale de l'automobile.
Promouvoir les femmes dans les sports automobiles
Ce programme, c'est un moyen pour la FIA " de propulser la carrière de ces jeunes pilotes. C'est vraiment le début de la notoriété pour elles". Mais l'autre objectif est surtout de promouvoir la place des femmes dans les sports automobiles.
Avec "Girls on Track", "on les aide à accéder au plus haut niveau et on leur montre que c'est possible. C'est un cercle vertueux, une prise de conscience pour beaucoup d'autres filles qui s'intéressent à ces sports " atteste Rahel Frey, pilote automobile et membre de la commission en charge du sport féminin à la FIA.
La pratique des sports automobiles reste très masculine et ne laisse que très peu de place à l'inclusion des femmes. En France, la part des femmes dans ce sport s'élève à 13%, d'après la Fédération française de sport automobile (FFSA). A l'échelle de la planète, les chiffres sont encore plus alarmants, elles ne sont que 5% à le pratiquer selon la FIA. Et dans la formule 1, qui est pourtant un sport mixte, leur place est inexistante depuis bientôt 30 ans.
Des initiatives qui se multiplient
Pour y remédier et accueillir plus de femmes dans ce sport, quelques initiatives se mettent en place. A la FIA, une commission en charge du sport féminin a été créée dans ce but en 2009. "Lors des 24h du Mans, on a mis en place une rencontre entre la soixantaine de femme présente sur la course, que ce soit les pilotes, les mécaniciennes, les membres des différentes teams et le comité des courses" ajoute la fédération. Une initiative qui sera reproduite à l'automne prochain lors d'une course de F1.
Le but ? Qu'elles puissent se rencontrer et échanger pour constituer un réseau féminin dans les sports automobiles. Depuis 2019, la W series, un championnat automobile exclusivement dédié aux femmes a été créée.
" Depuis deux ans, les choses bougent"
"Depuis deux ans j'ai l'impression que les choses bougent. Cette année au 24h du Mans nous étions 6 femmes et on a fait des supers scores. On s'impose au fur et à mesure et on prend notre place" explique la pilote Rahel Frey.
Les mentalités commencent même à changer selon la pilote. Dans les championnats, elle aperçoit de plus en plus de femmes et pas que des pilotes, des mécaniciennes aussi et d'autres qui s'occupent du marketing.
Et si de nombreuses jeunes pilotes rêvent de F1, le graal absolu pour elles, la route est encore longue même si Rahel Frey a de l'espoir : "Oui, il y a encore beaucoup de choses à faire ! Mais il faut qu'on continue à changer ce sport et à créer des possibilités pour les femmes."
