Début de saison des clubs de foot ou de rugby : l'état des terrains impacté par la sécheresse

Alors que les reprises de championnat approchent ou ont déjà repris pour certains, de nombreux clubs amateurs de football notamment sont en difficulté face à l'interdiction d'arroser les pelouses. Les matchs, les entraînements : tout est remis en cause ou fortement perturbé.

Les pelouses des stades sont sèches voire mortes, ce qui complique les entraînements des footballeurs amateurs.

A Draguignan dans le Var, le président du Rugby Club, Patrick Rateau, nous explique que cela n'est pas complètement catastrophique mais que le problème c’est qu’il n’y a pas d’autres solutions proposées. Les terrains d'honneur et annexe sont impraticables. 

Les terrains ne sont plus arrosés depuis au moins 8 semaines. Les pelouses sont toutes jaunes, c’est de la paille. Elles sont fermées jusqu’à nouvel ordre.

Patrick Rateau, président du Rugby club de Draguignan.

Le club fondé en 1947 qui joue en Fédérale 3 doit reprendre le championnat le 18 septembre. Comment gérer la situation alors que l’arrêté préfectoral n’autorise, pour l’instant, aucun arrosage jusqu’au 15 octobre 2022 ?

Quelles solutions?

Patrick Rateau se creuse la tête pour trouver des solutions à la soixantaine de joueurs qu’il a à gérer. Les entraînements ont repris le 9 août dernier…sur terrain synthétique !

A Draguignan, l’équipe première en a l’habitude. Les joueurs s’y entraînent traditionnellement une fois par semaine toute l’année. Ce sont les trois autres créneaux qui posent problème.

Les joueurs sont obligés de se rendre à Flayosc, à une dizaine de kilomètres.

La commune y met à disposition son terrain synthétique.

« C’est mieux que rien mais il y a des contraintes » explique Patrick Rateau « On ne peut pas se permettre toutes les actions de jeu car il y a des risques de blessures. On ne peut pas réaliser de plaquages par exemple ».

Conséquences sur la saison

La difficulté  pour jouer la saison régulière, c’est qu’il n’y a pas d’autres terrains de rugby homologués dans le secteur. Patrick Rateau a contacté la fédération qui doit statuer la semaine prochaine mais il est pessimiste.

Il y aurait bien des solutions comme décaler les dates du championnat ou encore modifier le calendrier pour ne jouer qu’à l’extérieur dans un premier temps. Faisable mais pas sans conséquences sur la trésorerie.

Pas de matchs à domicile, ça veut aussi dire zéro recette en plus d’une avance de frais de déplacements et de fonctionnement.

Colère côté foot

Même son de cloche, à quelques détails près, pour le Sporting Club Draguignan qui évolue en Régionale 2. « La pelouse du stade Raoul Brulat est dans un état catastrophique » raconte Julien Sette, son président.   

Ce chirurgien-dentiste de profession ne décolère pas. Son métier lui prend beaucoup de temps et son engagement au club est bénévole. « Je suis passionné et volontaire. J’ai trente équipes et autant d’éducateurs à gérer ».  

Jusqu’à aujourd’hui, je n‘ai pas reçu un seul coup de fil de quelque responsable ou élu que ce soit. Voilà ma réalité! Le sentiment d’abandon est total

Julien Sette aux commandes du Sporting Club de Draguignan.

Le littoral favorisé ?

Julien Sette le dit sans détour. Les arrêtés sècheresse, il n’y trouverait rien à redire s’il ne se sentait pas lésé au profit de la saison touristique.

 « Si la ressource était en danger au point de ne plus pouvoir alimenter la population en eau, je comprendrais mais là, on est les dindons de la farce ! » clame-t-il.

"On restreint l’arrière-pays au profit du littoral, pour privilégier la saison touristique!" déclare-t-il. 

Manque d’investissements

L’équipe a joué à l’extérieur lors du premier tour de la Coupe de France à Brignoles. C’était le week-end dernier. Toujours selon les dires de Julien Sett, le match s’est déroulé tant bien que mal sur un terrain dans un état lamentable. « Le manque d’infrastructures est criant et on est lâchés par les collectivités. Il n’y a pas de solutions pour les petits » conclut-il.

La Ligue Méditerranée répond

La réaction de la Ligue s'est faite par un communiqué qui nous a a été adressé :

« La Ligue Méditerranée est consciente des difficultés et autres impacts inhérents aux conditions climatiques estivales, et notamment aux restrictions d’eau, sur l’état des pelouses mais n’a cependant pas été sollicitée ni alertée par ses clubs dans le cadre de difficultés de la tenue d’entrainements et de matches.

Le 1er tour régional de la Coupe de France s’est joué le week-end dernier sans difficulté et, à ce jour, aucun souci particulier ne plane sur la tenue du 2e tour de la compétition prévu ce dimanche 28 août. »

Cannes, Nice…

A Cannes, c’est aussi par communiqué qu'on nous précise : "la préservation de la ressource est une préoccupation prise en compte bien avant tout arrêté préfectoral. La ville a fait le choix d’arroser les pelouses des stades avec parcimonie et uniquement de nuit, deux à trois fois par semaine, pour maintenir à minima les terrains. La hauteur de coupe des tondeuses a été augmentée pour éviter une surchauffe du sol et depuis plusieurs années, les terrains sont composés d’un mélange de graminées, moins gourmand en eau."

A l’Allianz-Riviera à Nice, difficile d’avoir des réponses sur l’entretien et les besoins en eau. La seule certitude c’est que la pelouse a été entièrement changée fin juillet. Un nouveau gazon naturel a été plaqué au milieu de l’été, un revêtement fabriqué dans une gazonnière de Brescia en Italie.

Le stade Allianz Riviera à Nice est situé en zone d'alerte renforcée pour la sécheresse. Il est par conséquent soumis aux mesures en vigueur :

  • Interdiction d'arrosage de 9h à 19h
  • Réduction de 40% des prélèvements d'eau.

Des mesures prises publiées dans l'arrêté préfectoral du 17 août 2022 et qui a ce jour ne sont pas sur le banc de touche.

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