Lophocladia Lallemandii, c'est le nom de l'algue découverte par les chercheurs de l'Institut Méditerranéen d'Océanologie dans les eaux du Parc national de Port-Cros. Originaire de la Mer Rouge, elle est une nouvelle preuve du réchauffement de la Méditerranée.
Elle a été découverte par hasard, comme c'est souvent le cas dans le domaine des sciences. C'est lors d'une plongée pour observer l'évolution des grandes nacres de Méditerranée que les chercheurs de l'Institut Méditerranéen d'Océanologie ont remarqué un tapis d'algues rouges entre 3 et 8 mètres de profondeur à Port-Cros dans le Var.
De la Mer Rouge à la Provence
Pour l'algologue marseillais Jean-François Boudouresque cela ne fait aucun doute, il s'agit bien de la Lophocladia Lallemandii, une algue filamenteuse originaire de la Mer Rouge, entrée via le Canal de Suez en Méditerranée Orientale. Elle a ensuite progressé vers le nord pour arriver il y a une vingtaine d'années aux Baléares. La voilà parvenue sur la côte provençale, dans les eaux du Parc national de Port-Cros, traditionnellement plus froide.
Même si nos eaux peuvent paraître chaudes aux touristes suédois, les eaux en Méditerranée française sont beaucoup plus froides et si cette algue est parvenue jusqu'à nous, c'est la preuve concrète du réchauffement climatique
Charles-François Boudouresque
Cette algue rouge a la particularité de produire des composés chimiques toxiques destinés à empêcher les herbivores de la consommer. Elle pourrait donc progresser et constituer une menace pour la flore locale, en particulier les prairies de posidonie.
Les scientifiques de l'Institut Méditerranéen d'Océanologie vont suivre de près l'évolution de cette algue avec l'aide des équipes du Parc National de Port-Cros.