Depuis le 7 juin, le musée des beaux-arts de Draguignan consacre une exposition à la chapelle Sainte-Roseline des Arcs-sur-Argens. Restaurée par Chagall, Giacometti, Bazaine et Ubac d’après le vœu de Marguerite Maeght, on découvre l’histoire de la renaissance de cet édifice religieux, à la fois artistique et spirituelle.
Pas moins de 40 maquettes, dessins préparatoires, documents d’archives audiovisuels et graphiques, datant des années 70, sont exposés jusqu’au 22 septembre au Musée des Beaux-Arts de Draguignan.
Roseline, une sainte locale
Roseline de Villeneuve, fille de Giraud II de Villeneuve seigneur des Arcs, fut canonisée à la suite de deux miracles qui seraient survenus de son vivant. Alors qu’elle rencontra son père après un rapt de nourriture pour des miséreux, elle fut sommée de montrer ce qu’elle avait dérobé. Mais lorsqu’elle ouvrit sa robe, ce ne fut pas de la nourriture, mais des roses qui en surgirent. Cet épisode est naturellement appelé le « miracle des roses ». Le « repas des anges » évoque, quant à lui, la légende selon laquelle Rosine, trop occupée à prier, avait omis de préparer le repas pour sa communauté. Des anges dressèrent alors une table d’exception pour réparer son erreur.
Chaque 17 janvier, jour de la Sainte, premier dimanche d’août et 16 octobre, Sainte-Roseline fait l’objet de processions dans le sud de la France.
Marguerite Maeght : son amour pour la Sainte
Dans la famille de Marguerite Maeght, Cannoise de naissance, la religion et la superstition ont une place importante. Alors que son grand-père vouait déjà une admiration à Sainte-Roseline, la jeune femme n’a fait qu’amplifier sa dévotion et celle de sa famille à la figure religieuse. Certaines anecdotes montrent le lien que Marguerite Maeght avait avec la Sainte, comme la fois où elle aspergea d’eau bénite certaines œuvres irrévérencieuses ou lorsqu’elle adressa de nombreuses prières à la Sainte à la suite d’un malaise.
Mais un événement particulièrement marquant va lancer sa volonté de rénover la chapelle : la naissance de son petit-fils. Un enfant désiré qui arrivera après un vœu qu'elle avait adressé à Sainte-Roseline.
4 artistes, 4 styles
Chagall, Giacometti, Bazaine et Ubac étaient quatre amis de la famille. Malgré leur proximité, les quatre artistes n’avaient pourtant pas la même approche du sacré. Chacun dans son style a donc choisi de redonner tout son art à la chapelle Sainte-Roseline. Marc Chagall utilisera la mosaïque pour mettre en scène la légende « du repas des anges ». Il fabriquera une œuvre monumentale de 6,48 mètres sur 5,70 mètres sur fond clair avec des touches de couleurs vives pour créer un véritable jeu de lumière.
Marguerite Maeght sollicitera Raoul Uzac et Jean Bazaine pour la création de vitraux dans le vaisseau central, dans la chapelle sud et dans le chœur. Ici, les tons bleus contrastent avec l’intensité des tons orangers.
Enfin, Diego Giacometti se voit confier la représentation de la Sainte, mais aussi d’autres éléments décoratifs tels qu’un lutrin, sorte de pupitre.
Dans l’exposition, ce sont les esquisses et maquettes de chaque œuvre que les visiteurs pourront découvrir. On retrouvera notamment les grands dessins et aquarelles de Raoul Ubac et de Jean Bazaine préparatoires aux vitraux, les gouaches et aquarelles réalisées par Marc Chagall pour la création de la mosaïque, ou encore les plâtres de Diego Giacometti, maquettes des bas-reliefs de son œuvre « Miracle des roses ».
Exposition "Le vœu de Marguerite Maeght"
Du 7 juin au 22 septembre
Musée des Beaux-Arts de Draguignan
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