Cinq personnes ont été interpellées à Toulon pour avoir participé à un réseau d’extorsion via des fausses annonces postées sur Le Bon Coin. Les victimes croyant acheter un téléphone étaient menacées sur le lieu du rendez-vous pour la transaction, puis dépouillées de leurs effets personnels.
Certains auraient pu avoir une très mauvaise surprise en voulant acheter un téléphone sur Le Bon Coin, à Toulon cet été.
Les enquêteurs du Service Interdépartemental de Police Judiciaire (SIPJ) et de la brigade des atteintes aux biens de Toulon ont mis fin à un réseau d'extorsion via de fausses annonces en ligne, le 2 septembre dernier.
Les enquêteurs avaient été saisis de plusieurs faits d'extorsion pendant ce mois d'août 2024. Les victimes, après avoir répondu à une annonce en ligne de vente de téléphone, se rendaient sur un lieu de rendez-vous à Toulon, pour pouvoir acheter l'appareil.
Puis, elles étaient dépouillées de leurs effets personnels "sous la menace d'une arme par une équipe de jeunes hommes", précise le service communication de la police de Toulon.
Fusil à pompe
Le 18 août dernier, un jeune homme est pris au piège. Il répond à une annonce sur Le Bon Coin, d'un Iphone vendu au prix de 900 euros. La victime se rend au point de rendez-vous dans un quartier de Toulon.
Sur-place, deux jeunes hommes l'abordent. Les individus demandent à la victime de leur remettre de l'argent sous la menace d'un fusil à pompe. Après des tentatives de négociations, la victime arrive à prendre la fuite. Les agresseurs, pendant ce temps, fouillent le véhicule de la victime et emportent "les clés de la voiture, son portable et les clés de son domicile", ajoute à France 3 Côte d'Azur la police de Toulon.
Ce sont les cris des riverains aux fenêtres qui finiront par les faire fuir.
#Extorsion en bande organisée
— Police Nationale 83 (@PoliceNat83) September 6, 2024
Des jeunes hommes revendaient des📱, via un site de vente en ligne👉lors du Rdv, les victimes étaient dépouillées s/la menace d'une arme.
▶️ Les investigations menées par les enquêteurs de #Toulon permettaient d'interpeller les 5 mis en cause. pic.twitter.com/zbeQcb9jrk
Commanditaire détenu
Une dizaine de forces sur de l'ordre sont mobilisées pour mettre fin à ce réseau. Les enquêteurs identifient le commanditaire grâce à un numéro de téléphone qui bornait à proximité d'un centre pénitentiaire de la Valentine, à Marseille.
Le jeune homme de 17 ans, originaire de Toulon, s'occupait de rédiger les annonces et d'organiser les rendez-vous entre les victimes et ses complices à l'extérieur.
Le 2 septembre, les enquêteurs organisent une transaction en se faisant passer pour un acheteur potentiel. Ils interpellent cinq jeunes hommes dont deux mineurs et trois majeurs. Sur eux, ils trouvent un couteau et un taser. Interpellés, ils ont reconnu leur participation "en minimisant leur implication", précise les forces de l'ordre.
Association de malfaiteurs
Le commanditaire a été sorti du centre pénitentiaire et placé en garde à vue pour être présenté devant un juge pour enfants. Il fait déjà l'objet de poursuite pour un autre dossier, "mais avec un mode opératoire similaire", précise à France 3 Côte d'Azur, Samuel Finielz, procureur de la République de Toulon. Parmi les cinq autres individus interpellés, un mineur, né en 2008, a été mis hors de cause et relâché.
Les autres sont poursuivis pour "association de malfaiteurs et extorsions".
Mercredi 4 septembre, un autre mineur a été présenté devant le juge pour enfant et placé en détention provisoire, "trois majeurs ont été présentés devant la justice, deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire jusqu'à leur audience", précise le procureur.
L'audience est prévue ce vendredi après-midi.