La bonne vieille canadienne a-t-elle encore un avenir sur la Côte d'Azur ? Alors que certains campings ne proposent plus que des hébergements en mobil-homes ou en chalets, un collectif se mobilise et revendique un droit à camper en tente, en camping-car ou en caravane.
"Un camping qui n'accepte plus les campeurs est-il encore un camping ?" Question existentielle posée à l'approche de la saison estivale par ces militants du camping à l'ancienne, vacanciers ou même propriétaires d'établissements, réunis au sein du collectif "Sauvons le vrai camping".
Car nombre d'entre eux font ce constat depuis plusieurs années : certains campings n'acceptent plus de clients en dehors de leurs structures d'hôtellerie de plein air, pour l'essentiel des mobil-homes ou des chalets.
À Taradeau (Var), une équipe de France 3 Côte d'Azur a rencontré Vim et Gil. Ces touristes belges ont posé leur caravane dans le Var mais, d'après ces campeurs expérimentés, trouver un emplacement devient de plus en plus difficile.
Avant, il n'y avait que le camping et c'était joyeux, familial. Mais maintenant, il n'y a que des chalets, des mobil-homes, ce n'est pas la même chose.
Wim Provoost, campeur belge
Dans ce camping varois, la moitié des emplacements est réservée aux tentes, caravanes ou camping-cars. En clair : aux vacanciers nomades et aux campeurs traditionnels. Les gérants ont signé la pétition "sauvons le vrai camping" pour défendre un savoir-faire et un certain art des vacances en plein air.
J’ai des camping-cars qui viennent souvent, qui sont très déçus des campings et qui ne veulent plus faire de camping à cause de ça, parce qu'ils ne sont pas sûrs d’avoir une place. Il faudrait obliger les campings à avoir des emplacements.
Anne Guillemin, gérante de camping dans le Var
Une volonté pas vraiment partagée par l'ensemble de la profession. Dans le Var, de nombreux campings ne proposent que des hébergements locatifs. La fédération de l'hôtellerie de plein air défend un besoin de montée en gamme.
Quand vous avez un mobil-home sur un emplacement, vous faites un chiffre d'affaires qui est 4 fois supérieur à un emplacement de caravane, donc cet argent-là permet de réinvestir en masse et de monter en gamme.
Michel Nore, président de la fédération de l'hôtellerie de plein air du Var
Le problème c'est que, aujourd'hui, près de la moitié des emplacements en France sont désormais dédiés au locatif. Avec près de 8 000 signatures, la pétition revendique un nombre d'emplacements nu minimum dans tous les campings.
Notre souhait, c’est que, au final, dans les 7 500 campings de France, on puisse encore camper. Est-ce que la proportion d’emplacements, c’est 20%, 25% 30% ? C'est évidemment à discuter. Est-ce qu’il faut imposer ou inciter fortement, c’est évidemment aussi à discuter.
Olivier Lemercier, cofondateur du collectif "Sauvons le vrai camping"
Des discussions en cours avec le ministère du tourisme. Parmi les arguments : le "vrai camping" en période d'inflation, c'est aussi la garantie de vacances à moindre coût.