La justice enquête sur un pharmacien de Toulon qui travaillait avec le Rugby Club Toulonnais et qui a été signalé par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), mais cette affaire s'oriente plus vers une escroquerie que vers un dossier de dopage.
Une information judiciaire a été ouverte à Marseille après une notification de l'AFLD, a indiquéce matin le procureur de la République de Marseille Brice Robin.
"Il s'agit du non-respect de la réglementation du Code de la santé publique en matière de délivrance de médicaments"
par des pharmacies de Toulon, a expliqué M. Robin, selon lequel "on est assez éloigné du dopage".
Il s'agit d'"une affaire d'escroquerie, pas une affaire de dopage", a pointé le président du RCT Mourad Boudjellal, lors d'une conférence de presse au siège du club à Toulon.
En début de matinée, la radio RTL, qui a révélé l'ouverture de l'information judiciaire, avait affirmé que l'AFLD "soupçonn(ait) des pharmaciens de Toulon d'approvisionner illégalement des joueurs du RC Toulon en produits", citant des "antibiotiques, antalgiques, mais aussi stéroïdes anabolisants".
"Le club n'a rien reçu de l'AFLD. Le pharmacien en cause ne travaille plus avec le club depuis un an"
a répliqué Mourad Boudjellal, selon qui le RCT avait stoppé toute collaboration avec ce pharmacien après avoir été informé de soupçons d'escroquerie à l'assurance maladie.
Selon le président du RC Toulon, le pharmacien disposait d'ordonnances vierges du médecin du club en cas d'urgence (une pratique courante, explique-t-il ) et serait soupçonné d'avoir établi des fausses prescriptions au détriment de la Sécurité sociale.
"Cette escroquerie s'est faite avec une trentaine de médecins. (...) Ça m'embête pour l'image du club. On salit, ça reste toujours"
a poursuivi Mourad Boudjellal.
Joueurs "extrêmement contrôlés"
"Je m'étonne: si on achète des produits dopants on ne le fait pas avec sa carte vitale", a-t-il lancé. "Aucun joueur du RCT n'a été inquiété, ni aucun membre du club interrogé", a-t-il précisé, soulignant que les joueurs étaient "extrêmement contrôlés" par l'AFLD, mais aussi "en interne", par le club.Cette ouverture d'instruction, à dix jours du coup d'envoi de la Coupe du monde de rugby, est liée à l'"article 40" du code de procédure pénale, qui oblige tout organisme ou autorité comme l'AFLD à transmettre au procureur les informations qu'il possède s'il acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit.
L'AFLD n'avait pas communiqué sur le sujet en milieu de journée.