La nuit du 25 février 1994, sur le chemin de son domicile, Yann Piat, députée du Var, est abattue par deux hommes à moto. Cet assassinat sera le point de départ d'une enquête qui mettra au jour la corruption de certains élus de ce département et leurs étroites relations avec le milieu.
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Elle aurait eu 70 ans en juin prochain. Mais elle est décédée à l'âge de 44 ans. Yann Piat, députée de la 3e circonscription a été abattue à Hyères non loin de son domicile du Mont des Oiseaux.
Elle avait quitté peu avant sa permanence quand elle a été tuée après trois coups de feu des hommes à moto dans la voiture que conduisait Jo Arnau, son chauffeur.
Le 25 février 1994, Yann Piat, députée UDF, est assassinée à Hyères.
— Ina.fr (@Inafr_officiel) 25 février 2019
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La disparition dans de telles circonstances a été un séisme dans le Var.
Ses proches lui ont rendu hommage ce lundi matin, devant sa tombe, au cimetière de Bormes-les-Mimosas 25 ans après.
Quelques gerbes de fleurs, mais pas de cérémonie officielle au grand dam du maire FN de Fréjus, David Rachline.
? « Disparition de Yann Piat : l’inacceptable oubli » | Mon communiqué pour rendre hommage à cette élue de la Nation au courage et à la probité exemplaires, qui a payé de sa vie son attachement à la justice et à la vérité : https://t.co/xKVeVUYyxY
— David Rachline (@david_rachline) 25 février 2019
Proche de Jean-Marie Le Pen dont elle était la filleule, elle avait commencé sa carrière politique sous l'étiquette du Front National avant de rejoindre les rangs de l'UDF. Et c'est à l'âge de 36 ans, qu'elle a été élue députée de la troisième circonscription du Var, le 16 mars 1986. Elle a été réélue à l'assemblée nationale deux ans plus tard en 1988 avec 53,7% des voix. Étant la seule élue du FN, elle n’a pas pu former de groupe politique. Elle luttait contre la corruption et en avait fait son cheval de bataille.
Des condamnés, et de nombreuses questions
Quatre ans après sa mort, se tiendra un procès devant la cour d'assises. Les accusés, des petits traficants de drogue Marco di Caro et Lucien Ferri, avoueront et seront condamnés, le commanditaire, propriétaire du bar le Macama et des complices aussi. Pour les jurés le mobile était de tenir le milieu et Yann Piat aurait été un obstacle. Mais plusieurs enquêtes ont fait valoir que les assassins étaient au coeur du pouvoir.
Yann Piat était mère de deux filles. A Bormes-les-Mimosas, une place porte son nom, ainsi qu'une rue à Hyères et une salle polyvalente à la Londe-les-Maures.
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