Dans le Vaucluse, la situation épidémiologique est préoccupante. Le virus circule de façon active et la tension hospitalière reste forte. Et cela a des répercussions sur les patients de l'institut du cancer d'Avignon.
Depuis des semaines, les services hospitaliers vauclusiens sont saturés par les patients Covid. A l'Institut Sainte-Catherine d'Avignon, les 80 lits sont eux aussi occupés. De nombreux malades ne trouvent pas de place dans ce centre spécialisé dans le dépistage et le traitement du cancer.
"Ça amène beaucoup de stress et de pression au niveau des équipes", explique Roland Sicard, président de l'institut. Les médecins n'ont pas d'autre choix que "d'arbitrer" quels nouveaux patients peuvent être admis, "en fonction de la gravité, de la compexité et de l'urgence". "Il faut être très clair et très transparent vis à vis des familles et des patients".
La crise accélére le déploiement de la télémédecine
La prise en charge des patients passe de plus en plus par la mise en place de nouveaux outils. "On doit leur expliquer que par la télémédecine, le télésuivi, la télésécurisation qu'on va leur apporter, ils vont pouvoir rester chez eux, en sécurité presqu'aussi bien que s'ils étaient hospitalisés".
"La situation Covid complique l'entrée parce qu'il faut savoir si le patient n'est pas infecté, et si on repère quelqu'un qui est infecté, il faut prendre des mesures immédiates, c'est l'isolement, la protection des personnels, et également des autres patients, souligne le professeur Jean-François Rossi, chef de l'unité onco-hématologie.
L'institut Sainte-Catherine suit 25.000 malades atteints de cancer chaque année. Le président de la Ligue contre le Cancer, Axel Kahn, chiffre à plus de 10.000 le nombre de décès chez des malades de cancer "qui n'aurait pas eu lieu s'il n'y avait pas eu la Covid", principalement liés à des retards de diagnostic ou de soins.
Selon le dernier bilan de l'ARS Paca, en Vaucluse, 29 patients Covid sont actuellement hospitalisées en réanimation ou soins critiques, et 96 en soins de suite et de réadaptation. Le taux de positivité reste le plus élevé de la région, avec 12,6 %.