Le château de Buoux, dans le Vaucluse, va tourner une nouvelle page de son histoire. Un grand chantier de rénovation va être lancé pour transformer le lieu en une destination culturelle et touristique. Mais les aménagements extérieurs inquiètent un agriculteur, soutenu par l'association Luberon nature.
Au cœur du massif du Luberon, le château de Buoux, un site historique et environnemental, impressionne avec ses 50 hectares de terre. Son réaménagement inquiète le plus proche voisin, Lucien Morard, un agriculteur à la retraite.
Les prairies où pâturent les 250 chèvres de ses enfants pourraient se transformer ponctuellement en parking pour visiteurs. Ce sont les parcelles avec le plus de rendement qui sont touchées. "Si on ne les a plus, c'est un tiers de notre réserve alimentaire pour les chèvres qui va partir à l'usure des pneus", affirme Lucien Morard, au micro de nos journalistes sur place, Frédérique Poret et Dalila Iberrakene.
"C'est un milieu très fragile. Lucien a autant de surface par rapport à ses chèvres, car pour préserver l'espace, il faut qu'il ait beaucoup de pâturage pour ne pas abîmer le milieu. Là, on va amener des touristes avec des VTT pour tout foutre en l'air, ça ne tient pas debout", déclare Laurent Therand, porte-parole du collectif d'agriculteurs, Confédération paysanne Vaucluse.
Les futurs aménagements
Concilier agriculture, environnement et action pédagogique, ce sont les missions du projet défendu par Patrick Cohen, responsable patrimoine culturel au parc naturel régional Luberon.
Des futurs aménagements sont prévus. Les dortoirs qui hébergent les scolaires depuis plus de trente ans, par exemple, doivent être mis aux normes. "Un dortoir de 12 lits sera transformé en chambre pour accueillir quatre enfants", explique Patrick Cohen.
Le site deviendra un centre d'interprétation des patrimoines. "Ce centre d'interprétation a deux vitesses. La vitesse milieu naturel avec la découverte des jardins historiques qui vont être réaménagés et puis, l'aménagement intérieur, où il y aura un espace muséographique, mais surtout immersif", rajoute-t-il.
Entre les porteurs du projet et les opposants, les débats sont loin d'être finis. Chaque partie organise sa propre réunion publique. Le collectif Confédération paysanne Vaucluse l'a prévue le 11 février prochain. Quant au parc naturel régional du Luberon, elle se déroulera le 24 février.