Le 84e Rallye Monte-Carlo, qui débute jeudi soir près de Nice, risque fort de donner le ton d'une saison 2016 dont Sébastien Ogier (Volkswagen), désormais triple champion du monde, est l'incontestable favori.
Trois fois déjà
Natif de Gap, où le Championnat du monde (WRC) a désormais ses habitudes, Ogier a déjà remporté le "Monte-Carl" trois fois: en 2009 dans une Peugeot 207, en Challenge intercontinental des rallyes (IRC), alors qu'il n'était encore qu'un espoir; puis en 2014 et 2015, dans une Polo-R, pour faire honneur à son statut de champion du monde.L'an dernier, c'était face à Sébastien Loeb lui-même, revenu pour une pige spectaculaire. Depuis, le rallyman le plus titré de tous les temps a entamé une nouvelle reconversion, réussie, en rallye-raid. Ogier, à la tête de l'armada VW, est donc tranquille pour un moment, même si l'opposition s'est réorganisée cet hiver. "Toute modestie mise à part, je pense que VW dispose des trois meilleurs pilotes actuels", disait Ogier en décembre. "Nous bénéficions exactement du même matériel qui est de grande qualité. La transparence est très grande au sein du constructeur. Même nos choix de pneus de dernière minute sont connus de nos coéquipiers. La différence ne peut se faire qu'au volant".
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— Sébastien Ogier (@SebOgier) 20 Janvier 2016
L'an dernier, Ogier a gagné huit fois sur 13, ses coéquipiers Jari-Matti Latvala trois fois et Anders Mikkelsen une fois. Il n'y a eu qu'une seule exception à la règle, la victoire de Kris Meeke (Citroën) en Argentine. Le Nord-Irlandais, convoité par Toyota, est finalement resté dans l'écurie française mais il ne fera que quelques rallyes en 2016, pour cause de préparation de 2017. Et il continuera à former sur le terrain Stéphane Lefebvre, en qui Citroën croit beaucoup.
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— Hyundai Motorsport (@HyundaiWRC) 20 Janvier 2016
Hyundai, l'année ou jamais ?
Le principal rival de VW cette année sera donc Hyundai, avec une toute nouvelle i20 et trois pilotes très complémentaires, Thierry Neuville, Dani Sordo et Hayden Paddon. La marque coréenne est la seule à mettre des moyens comparables à VW mais le retour sur investissement est limité: une seule victoire en deux ans, celle de Neuville en Allemagne, à la fin de l'été 2014. Les Anglais de M-Sport sont toujours là, avec des Ford Fiesta, mais ils n'ont pas le même budget que leurs rivaux allemand et coréen. Alors ils doivent miser sur la qualité des pilotes et espérer un coup du sort. Pour 2016, le patron, Malcolm Wilson, a tout changé: retour au bercail du Norvégien Mads Ostberg (ex-Citroën) et confiance à un "nouveau" Français de 28 ans, Eric Camilli, niçois et ex-lauréat de l'opération Rallye Jeunes de la Fédération française du sport automobile (FFSA).Deux autres Fiesta seront louées au Polonais Robert Kubica, ex-grand espoir de la F1, et à un autre gars des Alpes, le Drômois Bryan Bouffier, déjà vainqueur du Monte-Carlo, comme Ogier, mais pendant la période IRC (2009-2011). Le plateau est complété par beaucoup de jeunes pilotes français engagés dans les catégories WRC2 et WRC3, et par plusieurs locaux pour qui, bon an mal an, le "Monte-Carl" est une sorte de cadeau de Noël après l'heure.
Jeudi soir, les deux premières épreuves spéciales se disputeront en nocturne, dans les Alpes de Haute-Provence. Jusqu'à l'arrivée dimanche, sur le port de Monaco, il y aura 377 km chronométrés, en 16 spéciales. Et beaucoup de pièges en perspective.