Deux braqueurs ont reconnu avoir tué en 2013 à Marignane un retraité qui était parvenu à leur arracher brièvement leur fusil et avait tenté de les arrêter, mercredi à l'ouverture de leur procès aux assises des Bouches-du-Rhône.
"Je reconnais les faits qui me sont reprochés", a déclaré Marouen Rezgui, soupçonné d'avoir tiré les coups de feu mortels, peu après le braquage d'un bar-tabac. Tout de noir vêtu, de la veste aux mocassins, l'accusé a écouté, la tête baissée, le président de la Cour résumer l'affaire.Il risque, comme son complice présumé Ouadah Bouabdellah, une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour "vol avec violence ayant entraîné la mort".
La mort de ce retraité d'Air France, Jacques Blondel, 61 ans, le 22 août 2013, avait suscité une vive émotion à Marignane, où 2.000 habitants
s'étaient rassemblés pour rendre hommage à celui qu'ils avaient appelé le "héros" de cette commune des Bouches-du-Rhône.
Les drapeaux avaient été mis en berne. Alors ministre de l'Intérieur, Manuel Valls avait salué son "courage".
Les faits avec GIORGETTI Jean-François, GARAUDE Astrid et VERGNAULT Alexandra :
Deux braqueurs ont reconnu avoir tué en 2013 à Marignane un retraité qui était parvenu à leur arracher brièvement leur fusil et avait tenté de les arrêter, mercredi à l'ouverture de leur procès aux assises des Bouches-du-Rhône.
A l'issue de cette première journée :
Avec pour seules armes son courage et une bombe lacrymogène, un retraité avait tenté d'arrêter les deux braqueurs d'un bar-tabac, en 2013 à Marignane.
Il en est mort. Le procès des deux malfaiteurs qui risquent la perpétuité, s'est ouvert ce mercredi devant les assises des Bouches-du-Rhône.
A la poursuite des voleurs
Apercevant leur fusil, le retraité, qui rentrait avec sa femme et sa petite-fille de 15 mois d'une journée à la plage, avait percuté leur scooter pour tenter deles arrêter. Il avait ensuite bondi de sa voiture et s'était lancé à la poursuite des voleurs, en faisant chuter un à terre et s'emparant de son fusil.
Une lutte s'était engagée, le malfaiteur avait repris l'arme puis tiré à deux reprises sur le sexagénaire, qui tentait de l'empêcher de fuir vers son complice.
Les deux hommes, aujourd'hui âgés de 21 et 25 ans, assurent qu'ils n'ont pas voulu tuer.
Le tireur, Marouen Rezgui, jeune adulte en décrochage scolaire, a déjà été condamné à trois reprises. L'expert psychologique qui devait détailler mercredi devant les jurés son profil, a fait faux bon.
Dans une lettre à la Cour, elle a expliqué que la justice lui devait "plus de 30.000 euros" d'impayés, qu'elle avait dû contracter des crédits, et que dans ces conditions, elle refusait de témoigner à la barre. Une lettre "révélatrice de l'état de la justice", a regretté amèrement le président de la Cour, Jean-Luc Tournier.
Le procès est prévu jusqu'à vendredi. - avec AFP -