Deux équipes de pompiers ont été victimes de guet-apens, vendredi 10 mai dernier, à Toulouse et à Miramas dans les Bouches-du-Rhône. Depuis 10 ans, les agressions à l'encontre des soldats du feu sont en nette augmentation. Une situation à laquelle ils ne s'habituent pas.
Les deux agressions du 10 mai ont-elles un lien ?
A priori non mais dans les deux cas il s'agissait d'un guet-apens et les interventions auraient pu mal tourner. Il était environ 18 heures, ce vendredi 10 mai lorsque six pompiers sont intervenus sur un feu de poubelle dans le quartier de la Reynerie, à Toulouse (Haute-Garonne). Ils ont découvert rapidement qu'une bouteille de gaz avait été cachée à proximité. Elle menaçait d'exploser. Au même moment, l'équipage a été visé par des engins explosifs, l'obligeant à quitter les lieux rapidement. Les pompiers de Miramas (Bouches-du-Rhône) eux-aussi ont été victimes d'un traquenard quelques heures plus tard. Appelés pour un feu de poubelles, ils ont été caillassés par une dizaine d'individus. L'un d'entre eux a été légèrement blessé.Les violences contre les pompiers ont explosé ces dernières années
Insultes, agressions physiques ou verbales, les actes violents à l'encontre des pompiers sont en augmentation constante et ne se limitent plus aux quartiers dits "sensibles". Les soldats du feu sont bien souvent victimes des personnes qu'ils ont la charge de secourir. En décembre dernier, Hugues Tétaert, sergent-chef à Roubaix racontait : "la victime trouvait qu'on ne s'occupait pas bien d'elle, elle a pris un extincteur et nous a frappé avec. Ensuite on s'est fait caillasser." En 2017, 2813 sapeurs-pompiers ont déclaré avoir été victimes d'une agression au cours d'une intervention, soit 23% de plus qu'en 2016, selon une étude de l'observatoire national de la délinquance et des réponses pénales publiée en décembre 2018.Les pompiers sont-ils préparés à ce type d'agressions ?
Les formations aux méthodes de négociation et à l'auto-défense sont de plus en plus nombreuses. Les sapeurs-pompiers y apprennent des techniques d'évitement, d'esquive ou de dégagement face à une personne agressive mais cela ne suffit pas."Ce n'est pas dans l'ADN d'un pompier de se protéger de la violence. Il est là pour porter assistance et pour secourir. Même si on le forme, c'est contre ses principes d'avoir à se protéger et d'être vigilant contre une violence qu'on peut lui porter."
Christophe Ghiani, chef du centre de secours Jacques Vion - Toulouse