Depuis hier soir, vaches moutons et cochons débarquent à Paris. Si la crise et les difficultés financières sont dans tous les esprits, le salon de l'agriculture reste pour les éleveurs un rendez-vous incontournable.
Depuis ce matin, on s'active dans les allées du salon. Tout doit être parfait pour l'ouverture au public, demain matin. A l'extérieur, c'est l'heure de la douche pour une quinzaine de vaches montbéliardes arrivées hier soir. Adrien s'occupe de Gravière, sa vache de 3 ans. Pour lui, il était important de participer au salon : "il faut faire la part des choses, même si la conjoncture est morose, c'est une vraie fierté d'être ici pour faire la promotion de notre élevage". Le jeune agriculteur a participé à toutes les manifestations organisées dans son département, la Loire, mais pour lui ce salon "c'est un peu d'optimisme dans une année difficile".
Après la traite, c'est l'heure de la pause pour les éleveurs bretons et leurs vaches laitières Prim'holstein. Assis sur les bottes de paille, on discute : "c'est sur que la crise est bien présente et c'est sans doute la plus dure depuis des années" confie Philippe Le Hasif, éleveur près de Vannes dans le Morbihan. Pour Arthur, ce salon est une façon de vivre à fond une passion, celle de l'élevage et puis "cela permet de voir autre chose ... De se retrouver entre éleveurs". Etienne Arnaud, lui, est moins optimsite. Propriétaire de 100 vaches laitières, il veut redevenir maître de sa production et avoir la possibilité de fixer ses prix : "nous en avons assez des mesurettes de François Hollande, il va falloir ouvrir les yeux sur nos entreprises".
Tous s'accordent au moins sur un point : être au salon permet de renouer avec le consommateur. "Il faut venir dire que l'on fait les choses bien, qu'il n'y a pas que des empoisonneurs dans l'agriculture" explique Lionel Dufayet, éleveur de vaches salers dans le Cantal.