La fin de l'affichage publicitaire à Grenoble, "ce n'est absolument pas une annonce qui vient d'un coup", Lucille Lheureux

24 heures après l'annonce de la municipalité de Grenoble qui veut bouter l'affichage publicitaire hors de la ville, ce n'est pas le maire Eric Piolle qui est chargé de communiquer, mais son adjointe Lucille Lheureux. En charge de l'espace public, l'élue revient sur la polémique naissante.  


La fin de l'affichage publicitaire à Grenoble... par France3AlpesIls ont beau dire qu'il ne s'agit pas d'un coup de com', on a du mal à croire les élus de la majorité de Grenoble. Sortir une telle décision un dimanche en donnant l'exclusivité au JDD, ça sent effectivement le plan de communication bien orchestré. 24 heures après, toute la France est au courant: Grenoble va stopper l'affichage publicitaire en ne renouvelant pas le contrat avec JC DECAUX. 

"C'est absolument pas une annonce qui vient d'un coup, sans prévenir. C'est un engagement de campagne, tout simplement", justifie l'adjointe au maire EELV Lucille Lheureux. On peut simplement se demander pourquoi maintenant? (lire l'encadré ci-dessous). "On avait d'abord promis de supprimer les plus grands formats, les 8m2, et là on avait l'opportunité, -avec la fin du contrat-, de se requestionner sur la place de l'affichage dans la ville". Ce que la majorité redoutait, c'était l'apparition d'écrans animés qui semblent s'imposer aujourd'hui dans le paysage publicitaire. New-York a récemment inauguré le plus grand panneau de ce type au monde.
A la question, comment allez-vous faire pour récupérer la manne financière qui allait avec ce contrat?, l'adjointe répond d'une phrase: "en faisant des économies sur le train de vie."

Interview réalisée par Maxence Regnault et Jordan Guéant
Intervenante : Lucille Lheureux, Adjointe au maire en charge de l'espace public


Grenoble serait la seule ville d'importance en Europe à prendre cette décision. Toutefois, dans le monde, Sao Paulo a déjà pris une mesure similaire. "C'est une grosse ville qui souffrait surtout de l'affichage sauvage (...) A Grenoble, ce qui nous importe, c'est de rendre visible le petit commerce et de redonner la parole à l'expression citoyenne et culturelle", explique Lucille Lheureux. Que les angoissés des murs et "sucettes" vides se rassurent, l'affichage ne va donc pas totalement disparaître. 

Intervenante : Lucille Lheureux, Adjointe au maire en charge de l'espace public


Mais l'arrêt de l'affichage publicitaire va quand même aller de paire avec la plantation de 50 arbres, "à la place des plus gros panneaux", explique l'adjointe, "ensuite on va réfléchir à l'affichage qu'il nous faut pour les infos municipales et pour les associations."

Intervenante : Lucille Lheureux, Adjointe au maire en charge de l'espace public

  

Coup de com'
Si le budget "représentation" de la Ville de Grenoble est en baisse, ce n'est pas le cas du budget com' qui aurait progressé de plus 100.000 euros depuis l'arrivée de la nouvelle municipalité. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils en ont pour leur argent! Cette opération "ville sans affichage" a beaucoup fait parler de Grenoble, lui donnant une belle image de ville responsable à travers tous les médias nationaux. S'il avait fallu payer cette pub, la facture aurait été salée.

La com' est d'abord passée par le JDD qui a eu "l'exclu". Le Dauphiné Libéré, qui avait eu vent de l'info quelques jours plus tôt, a dû se battre pour avoir des éléments et écrire un dossier, histoire de ne pas être doublé par son confrère parisien. Puis le gros de la com' est tombé peu avant midi dimanche à travers un communiqué. 

Mais pourquoi un tel plan? C'est "un écran de fumée", clame un opposant. Un écran de fumée pour cacher quoi? La mésentente entre les forces de gauche qui composent la majorité municipale: EELV et le Parti de gauche notamment. Cette mésentente aurait poussé à retarder le vote du budget... à février 2015. Pendant ce temps-là, pour montrer que "tout va bien Madame la Marquise", on communique. Si l'équation est exacte, ce n'est finalement pas bête du tout!

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