L'airbus A310 a appartenu à l’Armée de l’Air allemande. La chancelière Angela Merkel voyageait à son bord. Il vient d'arriver à Mérignac près de Bordeaux, après avoir été réamenagé pour effectuer des vols paraboliques. L'un des rares moyens d'expérimenter l'apesanteur.
C'est une image toujours impressionnante, celle d'un avion réalisant une parabole parfaite, cabré puis plongé volontairement pendant 22 secondes. Une chute qui permet de créer l'espace d'un instant l'apesanteur telle que les astronautes la connaissent. A l'intérieur de l'avion "on flotte" comme un énorme trou d'air.
Depuis près de vingt ans, c'est au départ de Mérignac que Novespace mène ses campagnes scientifiques. Elles permettent aux chercheurs du monde entier de réaliser leurs expériences.
Après la caravelle puis l'A300, c'est désormais, l'Airbus A310 qui embarquera les scientifiques. Sabena Technics, spécialisé dans la maintenance aérienne aura la charge d'entretenir ce laboratoire volant. Une mission essentielle comme l'explique Rodolphe Marchais, P.D.G de Sabena technics :
"C'est un avion qui vole assez peu. On dit toujours que moins on coupe les circuits sur les avions, moins il y a de pannes. Donc, un avion qui vole moins régulièrement est plus susceptible de rencontrer des problèmes. Et donc c'est notre rôle d'y parer "
Une fiabilité enviée par les agences spatiales russes et américaines dont les coûteuses recherches sont parfois clouées au sol, faute de disposer d'un avion en capacité de voler.
Avec ce nouvel A 310, les expériences vont reprendre, dès le mois de mai a indiqué Jean-François Clervoy, Astronaute Français, PDG de Novespace
Depuis 1997, plus de mille heures d'apesanteur ont été créées. Une expérience que les particuliers peuvent aussi s'offrir pour la coquette somme de 6 000 euros."Sur une station spatiale internationale, ce sont les astronautes qui réalisent les expériences au nom des scientifiques qui sont au sol. Ils ne pensent pas science quand ils vont leurs recherches. Là, ce sont les scientifiques qui font la manipulation. C'est le seul moyen d'avoir le chercheur sur sa propre expérience."
Le reportage de Serge Guynier et Sylvie Tuscq-Mounet :