La chronique littéraire : les coups de cœur d'Hélène Des Ligneris

Chaque mois, retrouvez dans le 12/13 en Aquitaine un rendez-vous littéraire. La libraire Hélène Des Lignéris présente ses coups de cœur du moment.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ce vendredi 20 novembre 2015, Sandrine Papin reçoit Hélène Des Lignéris pour la chronique littéraire en DIRECT à 12h00 sur notre antenne. 

Chaque mois, la responsable de la libraire La machine à Lire de Bordeaux nous propose ses coups de cœur, des lectures originales.

  • L'intérêt de l'enfant de Ian McEwan ( aux éditions Gallimard) : À l’âge de cinquante-neuf ans, Fiona Maye est une brillante magistrate spécialiste du droit de la famille. Passionnée, parfois même hantée par son travail, elle en délaisse sa vie personnelle et son mari Jack. Surtout depuis cette nouvelle affaire : Adam Henry, un adolescent de dix-sept ans atteint de leucémie, risque la mort. Les croyances religieuses de ses parents interdisant la transfusion sanguine qui pourrait le sauver, les médecins s’en remettent à la cour. Après avoir entendu les deux parties, Fiona décide soudainement de se rendre à l'hôpital, auprès du garçon. Mais cette brève rencontre s’avère troublante et, indécise, la magistrate doit pourtant rendre son jugement.

  • Mes amis d'Emmanuel Bove ( ed. Arbre Vengeur ) : Mes amis (1924) est le premier roman d'Emmanuel Bove (1898-1945), né à Paris d'un père russe. Le roman connut un succès enviable au moment de sa parution, avant de tomber dans l'oubli avec son auteur, mort prématurément en 1945. Aujourd'hui traduit en plusieurs langues, Mes amis est non seulement considéré comme l'une des plus belles réussites littéraires du XXe siècle, mais il demeure toujours aussi actuel.
    Dans le contexte des années 1920, où le genre romanesque traversait une crise importante, Mes amis proposait à sa manière un renouvellement en profondeur du roman psychologique. Au moyen d'une écriture qui dose subtilement l'observation du " détail vrai " et le regard complaisant du personnage sur soi, le romancier donne à voir la complexité des sentiments qui animent Victor Bâton dans sa quête d'amitié. Au-delà de cette quête, Bâton revendique un droit à la distinction et à l'exemplarité, et dans l'univers tourmenté et velléitaire de Bove, rien ne semble aussi grand qu'une certaine souffrance morale...

  • Une vie entière de Robert Seethaler ( ed. Sabine Wespieser) : Bien souvent dans le restant de sa vie, Andreas Egger repensera à ce matin de février dix-neuf cent trente-trois où il a découvert le chevrier Jean des Cornes agonisant sur sa paillasse. Dans une hotte arrimée à son dos, il l’a porté au village, sur un sentier de montagne de plus de trois kilomètres enfoui sous la neige. Pour se remettre d’aplomb après cette course hallucinée, il fait halte à l’auberge : quand le corsage de Marie, la jeune femme qui lui sert son schnaps, effleure son bras, une petite douleur l’envahit tout entier.
    Andreas Egger a déjà trente-cinq ans alors, et il a construit sa vie tout seul : orphelin, il a été recueilli à quatre ans par une brute dont les coups l’ont rendu boiteux. Malgré cela, comme il le dit à Marie au moment de lui demander sa main : un homme doit « élever son regard, pour voir plus loin que son petit bout de terre, le plus loin possible. »
    Aussi prend-il part à l’aventure des téléphériques, qui vont ouvrir sa vallée à la modernité, avant d’être envoyé sur le front de l’Est, dans les montagnes du Caucase. À son retour, « le maire n’est plus nazi, à la place des croix gammées les géraniums ornent de nouveau les fenêtres des maisons » et les étables vidées de leurs bêtes abritent les skis des touristes.
    Pris par la force visuelle de certaines scènes – la déclaration d’amour à Marie est un morceau d’anthologie –, et par une langue sobre et rythmée où chaque mot est pesé, on ne lâche pas ce saisissant portrait d’un homme ordinaire, devenu bouleversant parce qu’il ne se donne d’autre choix que d’avancer.

La libraire Hélène Des Lignerie nous présente ses 3 coups de cœur du mois

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information