Avec ses 80 points d'avance sur l'Américaine Mikaela Shiffrin, Tessa Worley peut voir venir, mais elle n'est pas pour autant encore assurée, mathématiquement, de décrocher son premier globe.
Si Shiffrin qui a remporté trois géants cet hiver dont celui du week-end dernier à Squaw Valley en Californie, s'impose dimanche, il faudra à la Haut-Savoyarde finir au pire 12e pour marquer 22 points et s'adjuger la Coupe du monde.
Elle ne peut pas non plus se permettre de partir à la faute et d'abandonner en 1re manche, sous peine de laisser la porte ouverte à l'Américaine, la seule à encore pouvoir la priver du titre.
"Il y a plein de scénarios possibles, mais il faut justement ne pas se les faire dans la tête", sourit-elle.
"Je me dis que tout reste à faire, à moi d'être actrice de la course. Mais je suis dans une bonne position, mieux vaut être dans cette position-là que dans une autre", insiste Tessa Worley.
Son palmarès de l'hiver dans sa discipline de prédilection ne peut que l'inciter à l'optimisme : son plus mauvais résultat est sa 6e place à Sölden, en Autriche en début de saison et elle a remporté quatre des neuf géants déjà disputés.
24 ans après Carole Merle ?
Pour succéder à Carole Merle, la dernière Française à avoir soulevé le globe de géant, en 1993, Worley, 27 ans, ne va donc pas changer son approche de la course ou sa stratégie.
"Le globe, j'y pense, mais cela ne va pas servir à skier plus vite d'y penser, je veux vivre cette journée comme si c'était une course d'un jour, c'est comme cela que j'ai fait tout cet hiver et cela a bien fonctionné", rappelle-t-elle.
La double championne du monde en 2013, 2017 s'attend à affronter une Shiffrin survoltée, qui skiera devant son public et vient de remporter le gros Globe de la Coupe du monde, en plus du globe de slalom, à seulement 22 ans.
"Le globe, elle ne va pas me le laisser, cela va être encore une belle bagarre, les deuxièmes manches ont toutes été de très haut niveau cet hiver", rappelle-t-elle.
Si elle devait ajouter ce globe à son palmarès déjà conséquent de 11 victoires et 20 podiums en Coupe du monde, 2 titres mondiaux en 2013, 2017 et 1 médaille de bronze en 2011, il aurait, à n'en pas douter, une saveur particulière.
"Un globe a plus de valeur sentimentale pour un athlète qu'une médaille dans un Championnat du monde: c'est la récompense de la durée, de la régularité, de la constance", estime-t-elle.
Quoi qu'il arrive, elle ne s'imagine pas finir le dernier grand rendez-vous de l'hiver sans le sourire : "avec mes résultats, j'ai quand même eu tous les week-ends le sourire, je ne peux pas dire qu'il y a eu un week-end où je ne l'ai pas eu", insiste la skieuse du Grand-Bornand, sereine.