Sonnés par leurs lourdes défaites à la présidentielle et aux législatives, et le ralliement de plusieurs ténors au camp pro-Macron, Les Républicains espèrent sauver leur unité, en dépit des divergences entre partisans d'une ligne droitière et tenants d'une voie "plus centrale".
Un temps fort attend le parti Les Républicains: les prochaines élections internes, d'où sortira le nouveau président du parti. Seul candidat certain de la compétition, Laurent Wauquiez, actuel numéro deux du parti et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes déclare être" convaincu que l'espoir peut renaître à droite, et plus vite qu'on ne pense", M. Wauquiez, pose "deux conditions" à cette renaissance: que la droite soit "claire", qu'elle soit "rassemblée".
Dans son esprit, il s'agit d'une droite qui "assume ses valeurs", redonne tout son sens au mot "régalien", défend les "classes moyennes", est ferme sur les questions d'immigration, la laïcité et les questions de société ("je refuse de garder la loi Taubira", disait-il début 2016). L'ancien ministre s'est fixé "une ligne rouge": "pas d'alliance avec la gauche et le FN. Une seule boussole: les valeurs de la droite et du centre", avait-il tweeté le 17 mai, alors que Marion Maréchal-Le Pen venait d'assurer à Valeurs actuelles qu'"avec Wauquiez, on aurait des choses à faire ensemble".
Mais avant d'entamer le travail de "reconstruction", voire de "refondation" d'un parti qui a échoué à remplir sa mission première ( à savoir empêcher une défaite au premier tour d'une présidentielle face au Front national) Les Républicains veulent "clarifier"
la situation avec les "constructifs", ces LR Macron-compatibles, fondateurs avec l'UDI, d'un groupe distinct à l'Assemblée.
La question devrait être tranchée au prochain bureau politique, le 11 juillet. Ils ne sont que treize, mais sont une épine dans le pied d'une formation déjà affaiblie par la perte de la moitié de ses députés (une centaine au lieu des quelque 200 dans la précédente législature).
A en croire la plupart des leaders LR, les principaux constructifs devraient être exclus. Exit Thierry Solère (qualifié de "traître") ou Franck Riester (co-président du groupe). "Les autres, on ne désespère pas de les ramener à la maison", affirme-t-on au parti.
Quand aux trois LR du gouvernement, Edouard Philippe, Premier ministre, Bruno le Maire, ministre de l'Economie, et Gérald Darmanin (Action et Comptes publics), "ils se sont mis eux-mêmes en dehors du parti", répète-t-on, sans que l'on sache
s'ils seront ou non officiellement exclus.
Avant l'élection du patron, "lançons des états-généraux dans chaque fédération, pour réfléchir à la ligne et l'organisation du mouvement", affirme de son côté Bruno Retailleau, président des sénateurs LR.
Bernard Accoyer, secrétaire général de LR, proposera ces candidats à la présidence du parti "les 10 et 17 décembre". Les Républicains avaient envisagé de réunir leur congrès en octobre, avant de décider de le reculer "pour ne pas parasiter la campagne des élections sénatoriales" (24 septembre).