Des chercheurs lyonnais lancent une collecte de tampons usagés

Le choc toxique lié aux règles semblait avoir disparu. Il redevient source d'inquiétude. Au moins une femme en est morte, certaines ont été amputées. Le syndrome du choc toxique avait disparu, mais, depuis la fin des années 90, la maladie a réapparu et ne cesse de croître. Une collecte est lancée

En effet, cinq cas étaient déclarés en 2004, 19 en 2011 et jusqu'à 22 en 2014. Une augmentation qui a alerté le centre national de référence des staphylocoques des Hospices civils de Lyon.
Le choc toxique peut potentiellement toucher 1% des femmes, celles qui sont porteuses du staphylocoque doré (Staphylococcus aureus).
Avec un tampon, "le fluide menstruel est bloqué, il va rester au chaud. C'est donc un milieu de culture formidable et s'il y a cette fameuse bactérie, elle va se mettre à produire une toxine (TSST-1) qui va passer dans le sang", explique le professeur lyonnais Gérard Lina lors d'une conférence de presse.
D'où l'importance d'éviter de garder un tampon plus de quatre heures: plus on le garde, plus les bactéries prolifèrent, comme le recommandent d'ailleurs de nombreux fabricants dans leurs notices.

Une infection sournoise
Face à la toxine, les organes vitaux se mettent en effet en mode survie, au dépens des extrémités, de moins en moins irriguées. Les médecins sont insuffisamment sensibilisés au problème d'autant, qu'au début, les symptômes font penser à un virus banal. Dans les années 80, "on a accusé le tampon en viscose Rely d'en être responsable". Donc, tout le monde pense depuis que le problème est réglé, relève le Pr Lina.
Mais la hausse des cas ces dernières années interpelle. Plusieurs pistes pourraient l'expliquer: la nature des composants, l'utilisation accrue de tampons ou une évolution de la flore vaginale due peut-être à l'alimentation, avance le professeur.

Une vaste collecte de tampons usagés s'engage à Lyon
Pour en avoir le coeur net, des chercheurs lyonnais se lancent dans une grande collecte nationale, avec l'espoir d'obtenir au moins 1.000 tampons usagés. Il suffit d'aller sur le site du CHU de Lyon  ou d'écrire à gerard.lina@univ-lyon1.fr pour obtenir un kit. L'intérêt est aussi pour la participante de savoir si elle est porteuse de la bactérie l'exposant à ce risque.
Par ailleurs, une pétition ayant recueilli plus de 257.000 signatures demande aux fabricants de "rendre visibles la composition des tampons".
En février, l'association 60 millions de consommateurs avait aussi alerté sur la présence de dioxines dans certaines protections hygiéniques.

©France 3 Rhône-Alpes

 

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