"Le ski hors-piste n'est pas interdit en France", une phrase marquante du procureur de Grenoble après l'avalanche des Deux-Alpes

"Le ski hors piste n'est pas interdit", a rappelé le procureur de la République de Grenoble, lors de sa conférence de presse sur l'avalanche mortelle des Deux-Alpes, jeudi 14 janvier. Un rappel qui en a choqué plus d'un. Mais ceux qui connaissent la montagne n'ont pas été étonnés.

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Non, comme l'a déclaré le procureur Jean-Yves Coquillat, en France "le ski hors-piste n'est pas interdit... ce n'est pas une infraction!", même s'il est par moment fortement déconseillé. La phrase peut étonner ceux qui assimilent la signalisation du danger à l'interdiction. 

Extrait - Conférence de presse du 14 janvier

Jean-Yves Coquillat Procureur de Grenoble


On évolue dans le secteur hors-piste sous sa propre responsabilité

Il s'agit d'un constat. En station, rien n'empêche de franchir le fameux filet qui sépare du "hors-piste". Ce filet indique que vous allez sortir d'une piste sécurisée par les pisteurs de la station. Le filet matérialise la frontière entre la piste sécurisée, "sans danger", et le "hors-piste", zone potentiellement dangereuse. Au-delà du filet, la responsabilité de la station ne peut donc plus être engagée. Le filet, s'il est correctement mis en place, dégage la station. Vous pénétrez dans un secteur hors-piste sous votre propre et seule responsabilité.

C'est la loi en France. Dans notre pays, c'est l'esprit de responsabilité qui prévaut. Vous êtes considéré comme un être libre et responsable. Vous avez la liberté d'aller skier où vous voulez, y compris de l'autre côté du filet, mais, s'il vous arrive quelque chose de fâcheux, c'est de votre faute! C'est VOUS qui vous avez décidé de vous aventurer là.

Comme le dit si bien la célèbre formule, c'est "à vos risques et périls". D'où les conseils de prudence sermonnés chaque hiver par les sauveteurs, ceux qui risqueront leur vie pour vous secourir... allez-y si vous voulez, mais, par pitié, en connaissance de cause! Renseignez-vous sur la météo, sur la qualité de la neige... Toutes ces infos précieuses sont disponibles facilement aujourd'hui grâce à internet. Sur le site de MétéoFrance, de l'ANENA, des stations. Profitez-en!

Se renseigner, préparer sa sortie, c'est ce que fait tout montagnard digne de ce nom. Un bon montagnard, c'est un montagnard vivant, non! Le risque zéro n'existe pas. La montagne, comme la mer, est vivante, et donc toujours potentiellement dangereuse. D'autant plus de raisons pour calculer les risques. Et les minimiser. Ou renoncer, différer.


Sachez qu'en cas de problème en hors-piste la responsabilité civile ne vous couvrira pas et même les assurances spécifiques se retirent lorsque le risque d'avalanche atteint le niveau 3.

Reportage Anne Hédiard et Dominique Semet
Intervenants: des skieurs et Gérard Turc, guide de haute montagne, directeur de l'école de ski internationale Saint-Christophe

Faut-il interdire le hors-piste?

C'est le grand débat qui agite les stations depuis fort longtemps. Durant l'hiver 1999, pour la première fois, un préfet de Haute-Savoie prenait un arrêté interdisant le ski, la randonnée à raquettes et l'alpinisme "hors des domaines aménagés", déchaînant les passions. Les amoureux de la montagne lançaient alors une campagne criant "Non à la montagne interdite!". Les détracteurs de l'arrêté préfectoral défendaient la montagne comme l'un des derniers espaces de liberté dans notre société moderne.

En France, toute tentative d'interdire le hors-piste se heurte juridiquement à une de nos libertés fondamentales, celle d'aller et venir. Certaines stations françaises ont pourtant tenté l'expérience, de Risoul aux Contamines en passant par Vallorcine. Mais une interdiction doit être "forcément limitée dans le temps et l'espace", comme l'a rappelé Maurice Bodecher, avocat, sur le plateau de France 3 Alpes. D'un point de vue pratique, une interdiction est aussi très difficile à faire respecter sur les sommets. 

"Au même titre qu'il faut être très vigilant dans une piscine ou quand on va à la mer ou à l'Océan, il faut simplement être très vigilant en montagne", estime Laurent Belluard de Montagnes Magazine


Aux USA, dans certains Etats, les pisteurs, le "ski patrol", peut vous retirer votre forfait, et même vous interdire de piste un certain temps, si vous êtes pris dans un secteur interdit. Faudra-t-il en arriver là un jour en France?
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