Deux bachelières flériennes, aujourd'hui étudiantes, avaient lancé une pétition pour contester la décision du gouvernement de supprimer les bourses au mérite. Le 17 octobre dernier, le Conseil d'Etat a suspendu cette mesure.
Elles ont le triomphe modeste. "On n'avait vraiment pas l'espoir d'une telle décision après il faut savoir qu'il s'agit d'une décision provisoire, rien n'est encore joué". Cet été, Thais Cesto et Julie Anne Kervella, deux jeunes bachelières flériennes créaient une page facebook intitulée "Touche pas à ma bourse, je la mérite" et lançaient une pétition en ligne. Le gouvernement venait de mettre fin aux bourses au mérite, créée en 2009 par Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur .
Pour en bénéficier, il fallait être boursier, et avoir obtenu une mention "Très bien" au bac. Les élèves "méritant" recevaient alors, pour poursuivre leurs études, une somme supplémentaire de 1800 euros annuels (versés en 9 fois tout au long de l'année) pendant 3 ans, à conditions d'avoir de bons résultats. Environ 7.000 nouveaux bacheliers étaient concernés chaque année.
La pétition lancée par les deux jeunes Ornaises a recueilli près de 11 000 signatures. Le 17 octobre dernier, le Conseil d'Etat auspendu la décision du ministère de l'Education nationale. "Le juge des référés a estimé qu'il y avait un doute sérieux sur la légalité de cette partie de la circulaire attaquée et que son exécution, privant des étudiants d'une part substantielle de leur ressources, créait une situation d'urgence", explique le Conseil d'Etat dans un communiqué.
Comme le soulignent les deux jeunes femmes, cette décision est provisoire car la juridiction ne s'est pas encore prononcé sur la légalité de la mesure. Il devrait le faire à une date ultérieure. Le combat des deux étudiantes ornaises n'est donc pas encore terminé.
Reportage d'Erwan de Miniac et Guillaume Le Gouic
Intervenants:
- Thais Cesto, collectif "Touche pas à ma bourse, je la mérite"
- Julie Anne Kervella, collectif "Rétablissons l'aide au mérite"