La SNCF à la reconquête des voyageurs avec du "low cost"

Le co-voiturage, est en pleine explosion, les autocars à bas prix se développent et le train n'est pas particulièrement compétitif. La SNCF a donc décidé de déployer de gros moyens pour contrer ces modes alternatifs de transport, et propose de nouvelles offres de TGV et d'autocars à bas coût .     

La SNCF sort la grande échelle. Outre le  TGV classique, dont l'offre ne change pas, et qui reste le moyen de transport certes rapide et flexible, mais aussi le plus onéreux, la SNCF  propose toujours ses trains Intercités et TER, puis l'offre "low cost", développée au départ de manière expérimentale, et qui prend désormais une vraie place dans son dispositif pour les longues distances.

L'offre à bas coûts, sous la marque #OUI, regroupe d'une part les TGV low-cost Ouigo, lancés en 2013 entre la gare TGV de Marne-la-Vallée, à l'est de Paris, et l'axe rhodanien, et les autocars Ouibus, qui remplacent les iDBUS: "on assume à 100% que c'est l'offre low-cost de la SNCF", a commenté le président de la SNCF Guillaume Pepy. Ce qui est frappant une fois de plus c'est que tous ces trajets, qu'ils soient en bus ou en TGV se font au départ de Paris. Aucune liaison transversale n'est proposée. Pas sûr que le co-voiturage soit concurrencé par ces nouvelles propositions...

Des TGV low-cost Ouigo


Les Ouigo ne se contenteront plus de Lyon et Marseille, mais iront dans le nord et l'ouest en 2016, avec 6 millions de voyages à partir de 10 euros, près de 50 liaisons, soit 3 fois plus qu’aujourd’hui, avec huit nouvelles gares desservies: Tourcoing, TGV Haute Picardie, Nantes, Rennes, Le Mans, Angers, Roissy Charles de Gaulle TGV et Massy TGV.
Lancés en 2013, ils ont désormais atteint leur seuil de rentabilité, a affirmé Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF. Dans ces TGV, "plus de 50% des voyageurs n'auraient pas pris le train" sans cette offre à bas coûts, selon Guillaume Pepy.



Des autocars Ouibus vers 46 destinations


L'opérateur ferroviaire a également dévoilé sa très attendue offre en matière d'autocar longue distance, un marché ouvert à la concurrence cet été dans le cadre de la loi Macron. iDBUS fait place à Ouibus, et sort le grand jeu : triplement de la flotte d'autocars, doublement de la taille de l'entreprise et de son offre en 2016 "pour proposer 4 millions de voyages à partir de 5 euros avec 130 liaisons vers 46 destinations".
"On achète 80 bus, le reste est mis à disposition par nos partenaires", des autocaristes, soit 80%, a détaillé Roland de Barbentane, directeur général de Ouibus, revendiquant "l'offre la plus rapide et la plus massive sur le marché". 


La SNCF s'attaque au prix élevé des trains 


Dans le viseur, a souligné Rachel Picard, des "axes peu couverts par le train, des bassins excentrés et mal desservis, des trajets très investis par le co-voiturage". "Notre pari c'est la croissance du volume", a indiqué Rachel Picard,

La SNCF s'attaque ainsi à l'un des reproches les plus fréquents à son encontre: le prix élevé des billets de train. Guillaume Pepy a reconnu une "perception qui reste une perception de cherté", et souligné que "notre +motto+ (mot d'ordre, ndlr) depuis deux ans, c'est de baisser les coûts pour faire baisser les prix". L'opérateur ferroviaire promet de passer de 5,4 à 11 millions de billets "petits prix" en un an, et de les tripler en trois ans.

Concurrencer l'automobile sur les longues distances


L'objectif affiché étant d'aller chercher les aficionados de l'automobile, car, sur les trajets longue distance, "la SNCF a 10% de parts de marché", et fait surtout face à la voiture, qui en détient 82%, a souligné Barbara Dalibard, directrice générale de SNCF Voyageurs.
Pour Guillaume Pepy, "faire du bus, ça n'est en rien renier le train. (...) Ce qu'il faut, c'est convaincre les automobilistes que le transport collectif c'est bien". "Le marché du voyage longue distance en train se révolutionne comme jamais et de façon extrêmement brutale", a-t-il commenté, faisant le parallèle avec "la révolution qu'a connu l'aérien avec le low-cost" et évoquant un "important tournant dans la vie de la SNCF".
Quant aux iDTGV, ils existent toujours, et seront vendus, comme le reste de l'offre, sur le site internet du groupe.

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