Onze attentats en Haute Corse et 10 en Corse du sud. Les cibles sont des résidences secondaires souvent en construction. Une inscription FLNC retrouvée à Sartène-Roccapina
L'enquête sur la vingtaine d'attentats qui a visé des résidences secondaires en Corse dans la nuit de vendredi à samedi est conduite par la section antiterroriste du parquet de Paris, a-t-on appris de source judiciaire. Les services de gendarmerie, de la police judiciaire locale et de la sous-direction antiterroriste (SDAT) ont été chargés de l'enquête.
Onze attentats en Haute Corse et 9 en Corse du sud
20 attentats ont été perpétrés dans les deux départements à partir de 22H30 dans la nuit du 7 au 8 décembre.
En Haute Corse, les bâtiments visés se situent à Santa Maria Poghju, Oletta, Calvi (3), Tominu (2), Sisco, Centuri, Borgo et Favone-Solenzara.
En Corse du sud: Coggia (2), Coti-Chiavari (2), Bonifacio, Zoza, Pianottoli et Sartène -Roccapina où une inscription "FLNC-UC" a été relevée.
On ne déplore aucun blessé. Le Front de Libération National Corse connaît plusieurs tendances dont les principales sont l'Union des Combattants et le nouveau FLNC né l'été dernier. Ils affirment tous les deux lutter contre la spéculation immobilière et la dépossession foncière. Aucune revendication de ces actions n'a eu lieu pour l'instant.
A la veille du 8 décembre
Cette "nuit bleue", qui n'a pas fait de victime et n'a pas été revendiquée, est la plus importante depuis mai dernier où 23 résidences secondaires avaient été plastiquées. Ces attentats avaient été pour la plupart revendiqués peu après par le Front de libération nationale de la Corse (FLNC), dénonçant la spéculation foncière et immobilière. L'organisation clandestine avait aussi revendiqué des attentats contre sept supermarchés d'Ajaccio et de Haute-Corse, en septembre, symboles, selon elle, de la mainmise de la grande distribution sur l'économie insulaire. Les attentats de ce vendredi ont été commis à la veille de la Fête de la nation corse, le 8 décembre, jour de l'Immaculée Conception, célébrée par les nationalistes.
Un homme interpellé à Calvi en possession d'explosifs
Selon l'AFP et une source proche de l'enquête, confirmant une information de la chaîne BFM TV livrée à la mi journée, un homme a été interpellé en possession d'explosifs à Calvi (Haute-Corse).
Réaction du ministre de l'Intérieur
Manuel Valls a affirmé être "déterminé à lutter contre cette violence". "Ceux qui commettent des crimes, ceux qui les commanditent, ceux qui font exploser des villas doivent savoir que la volonté de l'Etat de mettre fin à ces agissements criminels est totale", a-t-il fait savoir."Nous mettrons en place une politique de harcèlement à l'égard de ces individus", a ajouté Manuel Valls depuis la place Beauvau.
"Je condamne avec la plus grande fermeté ces crimes et ces délits qui sont une nouvelle fois insupportables", a déclaré Manuel Valls qui a évoqué un "acte barbare".