Une réunion de médiation a eu lieu mardi à la préfecture des Bouches-du-Rhône. A cette occasion, la direction de la SNCM a présenté aux représentants des salariés un "schéma d’exploitation" prévoyant notamment la suppression d’environ 800 emplois.
La direction de la SNCM a présenté mardi aux représentants des salariés, lors d’une réunion de médiation, un "schéma d’exploitation". Celui-ci prévoit notamment la suppression de 800 à 1.000 emplois, selon les syndicats.
"Sous prétexte du contentieux européen, la direction a présenté un schéma d'exploitation avec 800 à 1.000 emplois supprimés, et aucune garantie pour le personnel restant", a déclaré à l'AFP Frédéric Alpozzo, représentant CGT des marins, dénonçant un gouvernement" qui se comporte comme un patron-voyou".
"La direction a fait état de 750 à 800 suppressions d'emplois. C'est la première fois qu'elle avance un chiffre, même s'il ne s'agit que d'un projet, indépendamment de celui d'un éventuel repreneur. La direction, probablement sur consigne des actionnaires, s'était refusée jusqu'à présent à donner un tel chiffre, alors qu'elle l'avait certainement fixé dans ses projets. Il était temps que cela soit dit...",a indiqué de son côté à l'AFP Maurice Perrin, représentant de la CFE-CGC, à l'issue la réunion syndicats-direction-actionnaires à la préfecture, autour du médiateur du gouvernement Gilles Bélier.
La SNCM compte 2000 salariés, dont 400 CDD environ, parmi lesquels beaucoup le sont de manière régulière. Près de la moitié des salariés est donc menacée.
Vers un dépôt de bilan ?
Pendant six heures, direction et syndicats se sont opposés sur l’avenir de la compagnie maritime. Si la direction estime que le seul moyen de sauver la compagnie est de s’en remettre au tribunal de commerce dans le cadre d’une procédure collective, la CFE-CGC refuse d’entendre parler d’un dépôt de bilan.
"On est dans une faillite et un démantèlement organisés par l'actionnaire et par l'Etat au profit de Corsica Ferries", le concurrent de la SNCM, dénonce Frédéric Alpozzo. "Le médiateur, en introduction comme en conclusion de cette réunion, a constaté qu'il n'avait pas les moyens de sa mission si tout se décide chez Transdev»" a déploré en écho M. Perrin. "Les représentants du gouvernement sont venus sans aucune réponse sérieuse", a conclu M. Alpozzo.