Au lendemain de l'annulation des élections municipales d'Ajaccio par le tribunal de Bastia, le maire Laurent Marcangeli a annoncé qu'il rendait son mandat et se présentait à nouveau devant les électeurs. Comment la vie communale s'organise-t-elle dans pareil cas ?
S'il est vrai que la Corse a connu, par le passé, des scrutins "mouvementés"... on n'avait pas connu pareille situation depuis au moins quarante ans. La maison carrée a été littéralement foudroyée à plusieurs reprises cette semaine. D'abord par la décision du Tribunal Administratif de Bastia d'annuler les élections municipales de mars... Puis dès le lendemain, par l'annonce du maire Laurent Marcangeli, de sa démission ainsi que celle de son conseil municipal.
Cette décision, très politique, est une façon de repartir au combat en affichant une belle assurance. C'est aussi une façon de réduire les délais, car le code électoral impose que l'on vote dans les trois mois maximum entre la démission et le premier tour du scrutin.
Lors du conseil municipal du lundi 27 octobre, Laurent Marcangeli va donc officiellement présenter sa démission au représentant de l'Etat dans le département. Le préfet de Corse-du-Sud donc, devra accepter cette démission. Il aura alors huit jours pour désigner une délégation spéciale composée de sept membres, qui aura la charge d'expédier les affaires courantes de la ville.
Un choix qui n'est pas aisé. Car ces personnes devront à la fois avoir l'expérience de la vie communale, ne pas appartenir à une famille politique, et aussi ne pas avoir de liens directs avec les possibles candidats aux futures élections. Car si cette équipe ne pourra prendre aucune décision qui engagerait des recettes ou des dépenses de la commune, elle devra régler des questions de budget, payer les salariés et les fonctionnaires, s'occuper des questions de voirie, etc.
Il s'agit généralement d'anciens élus, de haut-fonctionnaires du Trésor à la retraite par exemple, et même de personnes issues de la société civile.
Cette délégation aura également la responsabilité de la préparation matérielle des élections. C'est-à-dire les professions de foi, les bulletins, la campagne...
En tout premier lieu, ces "interimaires" devront élire leur président et leur vice-président. Dans la foulée, ils devront fixer les dates des nouvelles élections municipales. C'est alors que le préfet établira l'arrêté portant convocation des électeurs. Les Ajacciens devraient ainsi avoir à nouveau rendez-vous devant les urnes d'ici la fin du mois de janvier.