A l'appel d'une intersyndicale de France Télévisions, un mouvement de grève perturbe ce jeudi les éditions d'information de la mi-journée, le Corsica Sera et l'émission Foot è Basta de France 3 Corse ViaStella, qui ne peuvent pas être réalisées.
Quatre syndicats de France Télévisions (CFDT, CGT, SNJ, FO) ont lancé un appel à la grève pour dénoncer des mesures disciplinaires contre des grévistes, tandis que la direction critique un "dévoiement" du droit de grève.
A deux mois du choix d'un nouveau président pour le groupe audiovisuel public, les syndicats organisent depuis fin janvier des grèves quotidiennes contre un projet de réorganisation du travail : des salariés cessent le travail pendant 59 minutes - ce qui leur évite de perdre une journée de salaire - par exemple juste avant d'enregistrer une émission en direct. Ce qui peut menacer l'émission, même avec peu de grévistes.
Selon un source syndicale, le président du groupe, Rémy Pflimlin, a adressé au personnel une note le 6 mars qui impose aux salariés de se déclarer grévistes ou non dès le matin, et non pas juste avant de cesser le travail, et menacé de sanctions les contrevenants.
Une exigence formulée au nom de "la nécessité de garantir la continuité du service public" et pour prévenir "tout usage abusif du droit de grève". Dénonçant "la remise en cause de l'exercice du droit de grève", les quatre syndicats exigent "l'arrêt immédiat de ces procédures".
Ils mettent en avant le cas d'une salariée qui, selon eux, ne s'était pas déclarée en grève le matin et auquel son chef de service, accompagné d'un huissier, a interdit de faire grève. Autre cas cité, "un chef de service, accompagné d'un huissier, vient chercher une scripte à la cantine alors qu'elle est en grève".
Les syndicats ont décidé "d'assigner la direction au TGI de Paris pour cette atteinte insupportable" au droit de grève.
Face à ces mouvements, la direction a délocalisé un certain nombre d'émissions et craint une perturbation de la couverture des élections départementales.
Un préavis de grève a été déposé lundi pour le 22 mars, premier tour du scrutin. Le SNJ ne s'y est pas associé pour ne pas menacer la couverture des élections, a-t-il précisé.