L'attaquant italien de Nice Mario Balotelli a accusé samedi le public corse d'avoir "fait des cris de singe" "pendant tout le match" lors de la rencontre de Ligue 1, vendredi soir, face à Bastia au stade Armand-Cesari.
"Hier (vendredi), le résultat contre Bastia était juste", a commenté l'Italien en anglais sur son compte Instagram, en guise de légende à un carré noir. Nice, leader provisoire du championnat, a été tenu en échec à Furiani (1-1)."Nous allons travailler davantage et tenter d'atteindre nos objectifs. L'arbitre était bon aussi, mais j'ai une question pour le public français: est-ce normal que les supporters de Bastia fassent des bruits de singes et des "uh uh" pendant tout le match, et que personne des "commissions de discipline" ne dise rien?"
"Est-ce que le racisme est légal en France? Ou seulement à Bastia?", interroge encore 'Super Mario'. "Le football est un sport génial, mais les gens comme ces supporters de Bastia le rendent horrible", dit-il avant de conclure en italien, en français et en majuscules: "Vergogna davvero, une vraie honte".
Aucune observation
Selon nos informations, les délégués de match de la Ligue nationale n'ont fait aucune observation à ce sujet dans leur rapport.Balotelli, attaquant de 26 ans né à Palerme et d'origine ghanéenne, notamment passé par Liverpool, Manchester City, l'Inter Milan et le Milan AC, a déjà été à de multiples reprises la cible d'insultes racistes lorsqu'il évoluait en Italie et en Angleterre.
La commission de discipline de la LFP a annoncé qu'elle étudierait "les incidents" survenus lors de Bastia-Nice vendredi. Le bus des Niçois a d'abord été caillassé à son arrivée à Furiani, et deux vitres de l'autocar transportant l'équipe de l'OGCN ont été brisées par des jets d'objets, qui n'ont pas fait de blessé, selon les premiers éléments de l'enquête. Des heurts ont aussi opposé une trentaine de jeunes supporters, visage masqué, à des forces de police après le match, conclu sur un match nul 1-1 qui a permis à Nice de prendre provisoirement la tête de la Ligue 1.
En avril 2015, l'association anglaise anti-discrimination Kick It Out ("Dehors le racisme", ndlr) avait ainsi estimé qu'il avait été visé par plus de 4.000 messages à caractère raciste sur les réseaux sociaux lors de la saison 2014-15. Il a lui-même été condamné à 35.000 euros d'amende et à un match de suspension en décembre 2014 pour avoir diffusé sur Instagram une image du personnage Super Mario accompagnée d'un commentaire jugé antisémite.