Depuis jeudi et jusqu'au 1er avril, le musée de l'Arsenal de Soissons expose les trouvailles des chantiers archéologiques menés sur les lieux qui furent le théâre de l'une des guerres les plus meurtières de l'histoire.
Des dominos côté anglais et des échecs dans la tranchée d'en face. Jusqu'au 1er avril, l'exposition "De terre et d'acier" du musée de l'Arsenal de Soisons (Aisne) offre à la vision du public 300 objets utilisés au quotidien par les soldats engagés dans la "Grande Guerre". Des articles d'hygiène, des jeux pour tuer le temps, mais aussi des objets plus intimes, comme les cartes postales en bois de bouleaux envoyées aux soldats pour les fêtes de fin d'année.
Soissons a payé un lourd tribut à cette Première guerre mondiale qui a impliqué 72 nations et fait 10 millions de morts. Les vestiges d'une vie sous les obus et dans la boue y prend une résonnance toute particulière. "Je savais que c'était horrible, reconnaît un visiteur. Mais ça rend les choses plus présentes."
L'exposition est rendue possible par l'émergence de recherches archéologiques qui se penchent sur cet épisode pas si lointain de notre histoire. Pour les conducteurs des recherches, pots de confitures et rasoirs émoussés ont toute leur valeur. "C'est porteur d'informations, soutient Gilles Desplanques, archéologue. Ça complète les archives dont on dispose." Même dans ces circonstances exceptionnelles, le quotidien reprenait toute sa place.