Calais : un conducteur tué à cause d'un barrage de migrants, une première

Le conducteur d'un camion est mort dans la nuit de lundi à mardi dans un accident provoqué par un barrage de migrants sur l'autoroute A16, une première dans le Calaisis depuis le début de la crise migratoire en 2014.

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Le conducteur d'une camionnette immatriculée en Pologne a percuté vers 03H45 l'un des trois poids lourds bloqués par ce barrage artisanal sur l'autoroute A16 à hauteur de Guemps, à 15 km de Calais. Son véhicule s'est alors embrasé, a indiqué la préfecture dans un communiqué.

L'identité du conducteur n'a pu être encore déterminée, "compte tenu de l'état du corps", a précisé la préfecture qui n'a pas souhaité faire davantage de commentaires.


Neuf migrants de nationalité érythréenne ont été interpellés dans l'un des poids lourds bloqués par le barrage et placés en garde à vue. De source policière, ils sont poursuivis pour "homicide involontaire", "entrave à la circulation" et "mise en danger de la vie d'autrui". La PJ a été saisie de l'affaire.

L'autoroute a alors été fermée et une déviation a été mise en place, qui était saturée tôt mardi matin. Elle a rouvert à 07H00, sur une file dans le sens Dunkerque-Calais, après que le corps du chauffeur et le premier poids-lourd ont été dégagés. La circulation a été rétablie depuis plus longtemps dans l'autre sens. 

Le retour des migrants


L'installation de barrages artisanaux dans le Calaisis, principalement la nuit, par des migrants désespérés afin de ralentir des camions en partance pour l'Angleterre et de tenter de se cacher à l'intérieur, était quasi-quotidienne lorsque la "Jungle", qui s'était formé au printemps 2015, dans la foulée d'un retour d'une forte présence de migrants en 2014, existait encore.

Cette pratique avait cessé avec le démantèlement du bidonville en octobre 2016, mais elle a progressivement repris depuis fin mai et le retour marqué des migrants dans le Calaisis. Alors qu'ils étaient principalement érigés sur la rocade portuaire du temps de la "Jungle", désormais ultra-sécurisée, ils sont aujourd'hui cependant pour l'essentiel concentrés sur l'autoroute.

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Ainsi, dans la nuit de dimanche à lundi, vers 04H00, des réfugiés avaient une nouvelle fois créé un barrage de troncs d'arbre et de branchages, à peu près au même endroit que la nuit dernière sur l'autoroute A16 à hauteur de l'échangeur 49/50, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Il avait "rapidement été retiré par les policiers et les agents de la DIR" et un poids lourd avait "fait l'objet de jets de pierres".

"Calais est devenue une zone d'anarchie soigneusement entretenue par divers acteurs associatifs et institutionnels"


"C'est une situation qui nous met en colère : on avait averti que cela pouvait arriver et c'est arrivé! L'Etat avait fait son travail en effectuant le démantèlement de la +Jungle+, aujourd'hui il est urgent de renforcer la présence policière" pour "éviter la présence de personnes sur la route dans un périmètre de 50 à 100 km autour de Calais", a estimé David Sagnard, président de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) du Pas-de-Calais.

"Calais est devenue une zone d'anarchie soigneusement entretenue par divers acteurs associatifs et institutionnels (...) L'UNSA Police exige le
démantèlement régulier des installations de migrants à Calais
", a pour sa part réagi dans un communiqué Philippe Capon, secrétaire général de l'UNSA Police.

Entre 400 migrants selon la préfecture, et 600 selon les associations, vivent aujourd'hui à Calais et dans ses environs dans des conditions précaires, toujours dans l'espoir de rallier l'Angleterre. Pour faire face à cette augmentation, et éviter "tout point de fixation", le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait annoncé début juin l'envoi à Calais de "trois unités supplémentaires de forces mobiles, soit plus de 150 policiers et gendarmes", pour "réprimer les atteintes à l'ordre public et lutter contre les filières de passeurs".

"L'accident de cette nuit est une tragédie, résultat du désespoir engendré par la situation à Calais. Il faut que ça change", a pour sa part tweeté l'association Auberge des migrants.

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