Jean-Michel Blanquer, ancien prof à Sciences Po Lille, devient ministre de l'Education Nationale

Un "techno" pragmatique qui connaît de l'intérieur cette gigantesque machine qu'est l'Education nationale : Jean-Michel Blanquer, inconnu du grand public mais ancien numéro deux du ministère, a été nommé ce mercredi à la tête de la rue de Grenelle.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Cet agrégé de droit public de 52 ans était jusqu'ici directeur de l'Essec, l'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises. Il a également enseigné à l’Institut d’études politiques ("Sciences Po") de Lille. S'il participait régulièrement aux débats sur le monde éducatif, cet homme de l'ombre va se retrouver soudainement exposé en succédant à une ministre très médiatique, Najat Vallaud-Belkacem, pour gérer le premier budget de l'Etat et une administration colossale souvent considérée difficile à réformer. "Honoré de la confiance du Président de la République et du Premier ministre. Je mettrai toute mon ardeur au service de l'avenir de nos élèves", a-t-il déclaré sur Twitter après sa nomination.


Mais une administration qu'il connaît de près. Et pour cause, il fut de début 2010 à fin 2012 directeur général de l'enseignement scolaire (DGESCO), un poste considéré comme le numéro deux officieux au ministère de l'Education. Il travaille alors sous un ministre de droite, Luc Chatel, avant de céder la place quelques mois après l'alternance de mai 2012. Auparavant, il est passé par le cabinet du ministre centriste Gilles de Robien (2006-2007) et a été recteur de l'académie de Créteil (2007- 2010), la deuxième de France par sa population scolaire, et de celle de Guyane (2004-2006). C'est dans l'académie de Créteil, qui recouvre de nombreux quartiers défavorisés en banlieue parisienne, qu'il acquiert le surnom de "boîte à idées". Il lance un internat d'excellence, le "cartable en ligne", espace internet sur lequel peuvent se connecter élèves, professeurs et parents pour accéder à des cours et autres ressources pédagogiques, ainsi qu'un dispositif de lutte contre l'absentéisme. Si certaines initiatives ont perduré, voire ont été étendues à d'autres académies,comme la "mallette des parents", d'autres ont été abandonnées face à une levée de boucliers, tel le projet de rémunérer les élèves pour lutter contre l'absentéisme, via une cagnotte collective par classe.

Jean-Michel Blanquer, un homme du sérail © MaxPPP

"Troisième voie"

Après avoir échoué à succéder à Richard Descoings à la tête de Sciences Po Paris, Jean-Michel Blanquer prend en 2013 la tête de l'Essec. Début mai, il a publié sur sa page Facebook un appel à ses étudiants leur recommandant implicitement de voter Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Une élection qui devait selon lui indiquer "la possibilité d'un renouveau" ou sonner "le glas de l'humanisme dont nous sommes issus". Il jugeait "nécessaire" cette prise de position - semblable à celle de nombre de ses confrères de l'enseignement supérieur - "en raison des circonstances historiques dans lesquelles nous nous trouvons".

Dans une tribune parue dans Le Point à la même période, il estimait que le programme d'Emmanuel Macron en matière d'éducation "semble bien tenter de trouver une troisième voie", entre "traditionalistes" et "pédagogistes", "qui a réussi ailleurs en tirant tout le monde vers le haut". Le nouveau ministre de l'Education n'a pas d'appartenance politique affichée mais est considéré comme plutôt à droite. Il a écrit en 2012 une biographie sur le chef d'entreprise Michel Baroin, mort en 1987. Jean-Michel Blanquer a l'âge de son fils, François Baroin, actuel chef de file des Républicains pour les législatives, et les deux hommes sont amis depuis l'enfance. Diplômé de Sciences Po, il parle couramment l'anglais et l'espagnol et a effectué plusieurs séjours sur le continent américain. Il a fait sa coopération (1989-1991) à l'Institut français d'études andines à Bogota et a étudié un an à Harvard (1991-1992) dans le cadre de son parcours à Sciences Po.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information
en direct

Enquêtes de Région : Quel avenir pour l'agriculture francilienne ?

regarder