Les 190 conteneurs de l'ex-Centre d'Accueil Provisoire (CAP) qui jouxtait la "Jungle" de Calais sont en cours de démontage depuis lundi. Le gouvernement n'a souhaité conserver aucune structure d'accueil de migrants sur place, alors qu'environ 200 exilés continuent d'arriver chaque jour.
C'était un véritable village. Durant presqu'un an, 1500 migrants ont vécu dans les 190 conteneurs aménagés du Centre d'Accueil Provisoire (CAP), qui jouxtait l'ancien bidonville de la "Jungle", démantelé en octobre derniers. Une fois démontés, ils seront stockés dans un hangar de l'association La Vie Active à Arras.
Le gouvernement a tranché : pas question de maintenir à Calais une structure pour héberger les migrants, même humanitaire. Une décision très mal vécue par les associations qui voient encore 200 exilés arriver chaque jour. "C'est vraiment un gâchis, c'est tragique et humanitairement, c'est quelque chose de non-fini, et on le ressent très mal", explique Jean-Claude Lenoir de l'association Salam. "Evidemment, il fallait garder une dizaine de conteneurs pour permettre aux gens qui arrivent d'avoir un asile, un hébergement sur deux ou trois nuits".
Les riverains, eux, voient ce démontage comme la fin d'une mésaventure. "C'est un soulagement mine de rien, on a récupéré notre tranquillité, mais ça reste des malheureux, faut pas l'oublier non plus", nous a confié l'une d'entre eux. Dans troissemaines, il ne restera donc plus rien du CAP et de la "Jungle". La zone sera déblayée, nettoyée, rendue à l'état naturel. Les conteneurs, eux, serviront à d'autres projets humanitaires, mais loin... très loin de Calais.