Picasso, l'expo phare de l'été culturel au musée Soulages de Rodez, ouvre ses portes

Evénement phare de l'été culturel dans la région : à Rodez, le musée Soulages accueille à partir du 11 juin et jusqu'au 25 septembre une exposition de 95 oeuvres de Pablo Picasso, "Les Picasso de Picasso", c'est-à-dire le fonds que l'artiste avait conservé pour ses héritiers.

Cette nouvelle exposition intitulée sobrement "Picasso au musée Soulages" aurait aussi pu s’intituler «Les Picasso de Picasso », puisqu'à l'exception des peintures d'Antibes, les œuvres présentées à Rodez proviennent toutes du fonds que l’artiste avait prévu de transmettre à ses héritiers après sa mort en 1973 et dont une partie est à l’origine de l'ouverture à Paris du musée Picasso en 1985.


PICASSO INTIME


En concertation avec les commissaires de l'exposition, Pierre Soulages a choisi une centaine d'oeuvres et de documents réalisés entre 1907 et 1956 : des peintures et des œuvres sur papier , mais aussi un assemblage, auquel le peintre a souhaité adjoindre un ensemble conséquent de photographies qui montrent Picasso au jour le jour, dans son intimité.

Il n’est plus question seulement de regarder une œuvre, mais aussi de pénétrer l’univers personnel de celui qui en est à l’origine et que l’on a souvent présenté comme un personnage public. Etre et ne plus seulement paraître en somme. Le peintre, mais aussi l’homme avec sa famille et ses amis.

« Ce n’est pas ce que l’artiste fait qui compte mais ce qu’il est»,

disait Picasso.


SOULAGES ET PICASSO


Soulages découvre Picasso en 1939 à l’occasion d’une grande exposition parisienne de l’artiste. Il a alors une vingtaine d’années. Picasso n’est pas encore le grand artiste médiatisé que l’on connaît. On le taxe encore volontiers dans certains cercles artistiques de fumiste.

En dépit des quinze années qui le séparent du peintre espagnol, Soulages comprend dès cette visite combien Picasso est un grand peintre. Il compare d’ailleurs ce qu’il découvre à l’un des grands chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art du Moyen-Age : la statue reliquaire de Sainte Foy de Conques et ses extraordinaires émaux.

Plus tard, lorsqu’il découvrira Guernica, c’est à l’Apocalyse de Saint-Sever qu’il songera immédiatement.  Picasso et les trésors de l’art roman se disputent dans l’esprit du jeune artiste, une forme identique de radicalité plastique, cette même radicalité qu’il s’emploiera à conserver sa vie durant, en peinture, en gravure, ou bien lors de la réalisation des vitraux de Conques 

Parmi les quatre-vingt-quinze pièces, œuvres et photographies présentées dans la salle d’exposition temporaire, une partie a rarement été montrée. Elle s’échelonne de 1907 à 1956, soient 32 peintures, une sculpture, 5 papiers er collages, 32 eaux fortes et lithographies, ainsi que des photographies de Michel Sima et David Douglas Duncan.

L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels du musée national Picasso-Paris, du musée Picasso d’Antibes, ainsi que de rares œuvres confiées par un membre de la famille.

Il s’agit de la plus grande exposition monographique sur Picasso réalisée dans la nouvelle et grande Région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon depuis celle du musée des Augustins à Toulouse en 1965.

Parmi les chefs d’œuvres présentés à Rodez : Le Grand nu au fauteuil rouge (1929, musée national Picasso), un corps tout en élongations,  aux teintes stridentes et à la violence expressive ; Trois Figures sous un arbre (1907-1908, musée national Picasso), nus vigoureusement stylisés inspirés de l’art nègre, comme des sœurs des Demoiselles d’Avignon ; le portrait de Dora Maar (1937, musée national Picasso), visage de l’être aimé aux  lignes distordues et aux couleurs somptueuses ; la Nature morte à la pastèque (1946- musée Picasso d’Antibes), d’un ensemble de trois natures mortes réalisées à Antibes par Picasso, prêtées pour la première fois ; le petit panneau cubiste Tête d’Indien bariolé (1907-1908, collection particulière), une représentation primitiviste brutale récemment présentée au MomA ; la sombre Chouette sur une chaise (1947, collection particulière), inquiétante, au bord du signe  ; 12 états de la Tête de femme (Françoise Gilot) déclinée en 1946 par Picasso en lithographies (collection particulière).

En vidéo, le reportage de Rouzane Avanissian et de Luc Tazelmati :
Une exposition exceptionnelle s'ouvre à Rodez samedi au musée Soulages : 95 oeuvres et photographies de Picasso y sont présentées pendant 3 mois. C'est la plus grande exposition monographique consacrée à Picasso dans la région depuis celle des Augustins de Toulouse en 1965.




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