L'affaire fait la "une" des journaux outre-Manche : "Jagger", un setter irlandais élevé en Belgique, a été empoisonné, selon ses propriétaires, après avoir participé aux "Crufts", un prestigieux concours organisé à Birmingham (Angleterre).
L'animal, qui concourait sous le nom "Thendara Satisfaction", âgé de trois ans, avait terminé jeudi deuxième de sa catégorie aux Crufts, illustre exposition canine dont la création remonte à l'époque victorienne et qui a rassemblé jusqu'à dimanche 22.000 chiens du monde entier. Jagger est mort à son retour en Belgique, 26 heures après sa participation au concours. Selon Sudpresse, sa maîtresse, Alexandra Lauwers, réside près de Tongres, dans l'est du pays. Elle possédait Jagger en co-propriété avec des Anglais, Dee et John Bott. La police belge a ouvert une enquête.
Selon ses maîtres, Jagger a été victime d'un empoisonnement: "Quand la vétérinaire a ouvert son estomac, elle a trouvé des cubes de viande, un genre de steak de boeuf, truffés avec du poison", a déclaré lundi Jeremy Bott, copropriétaire du chien, sur la BBC. "Il y avait peut-être deux à trois poisons différents. Je crois que (la vétérinaire) en a identifié un comme étant un produit anti-limaces. J'imagine que l'autre se révèlera être de la mort au rat, ou je ne sais quel poison industriel", a-t-il ajouté, amer. Un empoisonnement ne constituerait pas forcément une surprise: la compétition attise les rivalités et l'histoire des Crufts abonde en coups tordus entre éleveurs. En 2004, un doberman est ainsi tombé malade juste avant son show parce que quelqu'un avait mélangé un sédatif à sa viande, selon son propriétaire. D'autres techniques consistent à coller du chewing-gum dans les poils du chien ou à mettre un laxatif dans sa gamelle, d'après la presse britannique, dont de nombreux titres affichaient lundi en une la photo de Jagger.
"Pendant le spectacle, il y a des gens partout qui marchent. C'est relativement facile de nourrir un chien si vous voulez l'empoisonner", a souligné M. Bott. Pour autant, il se refuse à croire qu'il puisse s'agir d'un canicide ciblé. "On a peut-être affaire à quelqu'un qui a une dent contre les chiens en général, ou contre les Crufts", a-t-il dit. Quant à retrouver l'auteur du crime, M. Bott n'y croit guère, même en utilisant les vidéos enregistrées par les caméras de surveillance. "Je ne crois pas qu'ils réussiront à retrouver qui que ce soit. C'est un peu comme dans le cas d'attentats terroristes. Ils n'ont aucune information".