La présidence de l'Université de Caen annule le week-end d'intégration de médecine prévu les 28 et 29 octobre. Une enquête ouverte par la Procureur de la République de Caen est en cours, suite à des révélations concernant un bizutage qui se serait déroulé en 2016.
Le parquet de Caen a ouvert une enquête sur des dérapages qui auraient eu lieu l'an dernier à la fac de médecine de Caen. Le week-end d'intégration se serait mué en week-end de bizutage, un délit puni par la loi depuis le 17 juin 1998.
reportage F.Bodereau ,T.Cléon
C'est la condamnation d'une "affiche incitant au viol" qui semble avoir libéré la parole de certaines étudiantes. "On a commencé à récolter des éléments à partir du moment où on a dénoncé une affiche d’un gala de médecine d’une femme nue allongée inconsciente entourée d’hommes qui pour nous était une incitation explicite au viol et on a demandé à la présidence de l’université de retirer cette affiche", explique Berangère Lareynie, Secrétaire Sud Education 14. Ce syndicat avec Solidaires Etudiants Caen, ont dénoncé les pratiques de "commandements" adressés aux étudiants en médecine.
Ces "commandements" les enjoignent à réaliser une soixantaine d'actions qu'ils doivent aussi filmer pour engranger des points durant le week end de bizutage. Parmi ces actions, le syndicat liste des agressions à caractère sexuel et des humiliations en tout genre. Leur collecte d'information a débuté en mars et ce dossier a été adressé début octobre à la Justice ainsi qu'à la présidence de l'Université. C'est ce qui a déclenché l'ouverture d'une enquête de la part du Parquet de Caen.
Bizutage à la fac de médecine de Caen : la parole des étudiants se libère ?
Le syndicat Sud Education Calvados a dénoncé des pratiques "intolérables durant les week-end d'intégration en médecine l'an passé" à l'Université de Caen. Il vise notamment les agressions sexuelles, commandées par une liste de défis à réaliser par les étudiants. INTERVIEW
Ouest-France relate les propos d'une étudiante de deuxième année de médecine, qui témoigne d'un enchaînement de faits l'ayant conduite à "accepter de faire et qu'on me fasse des choses qui ne me ressemblaient pas lors des week-end d'intégration ou des soirées"... "Je suis revenue brutalement à la réalité. Il m'a fallu du temps pour admettre que j'avais subi des violences" dit-elle.
Le bizutage, hors la loi depuis 1998
Le comité national contre le bizutage appelle régulièrement les étudiants à la vigilance lors des week-end d'intégration. Il leur conseille de demander un programme précis des activités et de toujours conserver un moyen de communication pendant ces soirées et journées festives.Comité National Contre le Bizutage ~ CNCB
Le Comité National Contre le Bizutage lutte contre le bizutage et apporte son soutien à ses victimes et à leurs familles.