La femme qui avait été victime d'agressions sexuelles lorsqu'elle était mineure, de la part de l'abbé Prunier, alors prêtre de Domfront, avait dévoilé les faits à l'ancien évêque dès 1998.
(Mise à jour : l'Abbé Prunier est décédé le dimanche 9 avril.)
Les instances religieuses savaient dès 1998
La victime avait contacté Monseigneur Dubigeon, alors évêque du diocèse en 1998. A l'époque, l'affaire avait été "réglée en interne". Elle n'a pas été ébruitée et les archives de l'évêché n'en font pas mention. L'évêque actuel, Mgr Habert, est allé hier à la rencontre des paroissiens de Domfront qui étaient eux-même stupéfaits de la nouvelle.La victime avait porté plainte en Justice en 1998 mais la prescription pour les agressions sexuelles était alors de 10 ans. Le délai étant dépassé, elle s'était adressée à l'évêque en place. L'abbé Prunier avait demandé pardon à la victime et l'affaire en était restée là, en toute discrétion.
Dix huit ans plus tard, cette non-reconnaissance des faits la laissaient vivre dans la souffrance. Elle était lycéenne lorsqu'elle a subi ces agressions sexuelles. Aujourd'hui, la victime souhaite obtenir une reconnaissance officielle de l'Eglise.
Une volonté de transparence de la part de Mgr Habert
L'évêque de Sées a publiquement communiqué sur cette affaire dès jeudi. "Il n'y a pas de prescription pour la souffrance" avait-il écrit dans un communiqué publié sur le site internet du Diocèse de Séez. Il expliquait avoir été saisi d'une plainte concernant des agressions sexuelles commises par un prêtre de son diocèse, il y a maintenant trente ans. L'agresseur présumé a reconnu les faits. L'Abbé Daniel Prunier, agé de 93 ans est actuellement hospitalisé. Monseigneur Habert semble très affecté par cette affaire et souhaite faire preuve d'un maximum de transparence.
Interrogé sur cette affaire à titre personnel, Mgr Habert rappelle d'abord que "l'épreuve première c'est bien sur celle de la victime."
Comme évêque c'est évidemment une souffrance de voir qu'un prêtre de mon diocèse a été dans ce type de comportement, c'est une souffrance pour les prêtres du diocèse, on a l'impression d'un engrenage de la souffrance...
