"Un homme doit mourir" : nature, ZAD et migrants au coeur du nouveau roman de Pascal Dessaint

Le dernier roman de l'auteur qui vit et travaille à Toulouse est un voyage dans une histoire d'hommes au bord de l'océan : où la protection de la nature, la lutte contre les projets contestés et l'exode sont (presque) les personnages principaux.

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Il y a comme toujours dans les romans de Pascal Dessaint une galerie de personnages finement ciselés. Il y a ainsi, dans "Un homme doit mourir" (éditions Rivages), une série de personnages, presque tous masculins malgré la présence, en second plan, de quelques femmes. Il y a surtout, comme souvent chez l'auteur, grand défenseur de l'environnement, une place importante de la nature. Au point d'en faire quasiment le personnage central.

La nature que l'homme exploite sans retenue, celle que l'on défigure sans scrupules, celle que l'on massacre sans vergogne. Mais la nature qui trouve ses défenseurs, ses alliés et qui, même, n'a pas besoin d'eux pour reprendre sa place, montrant sa force, capable de détruire ce qui l'attaque.

Origine du nord de la France, Pascal Dessaint vit et travaille depuis 1984 à Toulouse. Là, il a bénéficié d'une résidence dans le département des Landes pour écrire son dernier roman noir. Il est donc question d'océan, de dunes et de forêts à perte de vue.

Dans "Un homme doit mourir", il est aussi question des relations de confiance entre les hommes. De l'amitié faussée par l'argent, des rapports entre patrons voyous et employés exploités ou au contraire de gens que le destin oppose mais qui se rapprochent.

Pascal Dessaint s'intéresse à l'actualité : pas celle des petits faits-divers locaux, celle qui influent sur le destin des gens. Il en joue parfois comme avec ce personnage condamné pour une affaire d'escroquerie à la langoustine en Amérique Latine qui rappelle étrangement une affaire toulousaine. Mais ce qu'il retient surtout et romance à son tour, ce sont ces faits de société qui changent notre vision du monde : un projet d'enfouissement de déchets, de Ligne à Grande Vitesse ; la ZAD (zone à défendre) qui ressemble à celle de Sivens (Tarn) ou de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ; ces usines qui ferment alors que certaines sont rentables et qui rappellent d'autres histoires, bien réelles, comme Molex (Haute-Garonne) ou Goodyear (Somme)... Et puis la crise des migrants et cet homme en exode, qui va, malgré lui, être le détonateur de cet univers explosif.

Quand on ouvre "Un homme doit mourir", à travers cette galerie de personnages et cet état de la nature, maltraitée et négligée, on se dit que les choses ne peuvent que mal finir. Cet enchaînement des choses nous tient en haleine. Mais il reste chez Pascal Dessaint un brin d'optimisme, qui laisse espérer que tout n'est pas pourri dans l'humanité et que parfois des hommes se lèvent pour simplement être bons.

C'est aussi la raison pour laquelle on ne lâche pas ce livre avant de l'avoir terminé. 

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