Des manifestations en faveur de la population de Gaza et contre Israël ont eu lieu dans plusieurs villes de France ce week-end, rassemblant des milliers de personnes, avec quelques heurts à l'issue de celle qui s'est déroulée à Paris.
Dans la capitale, les manifestants (7.000 selon la police, 30.000 selon les organisateurs) ont quitté le quartier de Barbès dimanche après-midi derrière une banderole qui affichait "Soutien total à la lutte du peuple palestinien".
Dans le calme, la foule, très jeune et féminine, a scandé des slogans comme: "Nous sommes tous des Palestiniens!", "Israël assassin!" ou "Une seule solution, fin de l'occupation!".
De nombreux manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles ils avaient collé des photos, tirées de sites web, d'enfants palestiniens tués ou blessés, de maisons rasées ou de champignons de fumée montant de Gaza.
"Je suis venu pour dire non à ce massacre", a dit à l'AFP Amid Hamadouch, 30 ans, un autocollant "Boycott d'Israël, Etat raciste" sur son blouson. "Ils bombardent des innocents. Il y a certes des missiles lancés du côté du Hamas, mais la riposte israélienne est disproportionnée. Ils attaquent la population civile et non les responsables du Hamas."
Quand la tête de la manifestation est arrivée place de la Bastille, des heurts limités avec les forces de l'ordre ont éclaté dans certaines rues. Des projectiles ont commencé à voler en direction des policiers et gendarmes, qui ont répliqué à coups de grenades lacrymogènes. Des dégâts légers ont été causé à des devantures de commerces.
>> Voir le reportage de Bruno Lopez et Colette Zagaroli
Actes 'inadmissibles' près de synagogues
Les échauffourées n'ont pas duré très longtemps et ne se sont pas propagées au reste de la manifestation, qui s'est dispersé, sous un orage, en début de soirée, a constaté un journaliste de l'AFP.
Selon la préfecture de police, ces heurts étaient dus à de petits groupes de jeunes gens qui ont été "facilement contenus". Il y a eu six interpellations.
Un certain nombre de manifestants pro-palestiniens ont toutefois tenté de se rendre vers des synagogues voisines, rue de la Roquette et rue des Tournelles, a-t-on dit à l'AFP de source policière.
Des CRS sont intervenus pour les repousser et mettre fin à un "début d'échauffourée" avec des membres de la communauté juive devant la synagogue de la Roquette, ce qui a permis d'éviter toute intrusion dans les lieux de culte, a-t-on ajouté. Selon la police, deux membres de la communauté juive ont été légèrement blessés, ainsi que six membres des forces de l'ordre.
Manuel Valls a condamné dans un communiqué "avec la plus grande fermeté" les "violences"
qui ont eu lieu "aux abords des synagogues". "De tels actes qui visent des lieux de culte sont inadmissibles", a ajouté le Premier ministre, assurant que la France "ne tolérera jamais que l'on essaie par la violence des mots ou des actes d'importer sur son sol le conflit israélo-palestinien".
La maire de Paris Anne Hidalgo a aussi dénoncé ces tentatives d'intrusion.
"Je suis profondément choqué et révolté, l'agressivité envers la communauté juive prend une tournure absolument inadmissible", a déclaré pour sa part à l'AFP le président du Consistoire central Joël Mergui.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a demandé "l'interdiction des manifestations en faveur du Hamas" ainsi qu'un "renforcement de la sécurité des lieux communautaires".
Dans un autre communiqué, SOS Racisme a fait valoir que "le soutien aux Palestiniens ne peut être la haine des juifs. Aider cette zone en conflit, c'est exporter la paix et non importer la haine", insiste l'association antiraciste.