Au salon du Livre, le phénomène du "Manfra", le manga français

Dans les allées de la 37ème édition du salon du Livre, porte de Versailles, à Paris, les fans de manga en prennent plein les yeux. Et les auteurs japonais ne sont pas les seuls sur le devant de la scène. Le manga français s'est fait une place !

Ils font la queue depuis plusieurs dizaines de minutes devant le stand des éditions Glénat. Dans leur sac ou dans les mains : les derniers ouvrages de VanRah, l'une des rares dessinatrices françaises spécialisées dans le manga. Ses fans attendent de la rencontrer ne serait-ce que quelques instants, le temps d'une dédicace. Mais pour chacun, l'auteure consacrera facilement cinq bonnes minutes de discussion, autour de l'univers du manga.

Cet échange "permet de voir si ça leur plaît, si la série remplit son cahier des charges", confie VanRah, qui parle de son rapport avec sa "communauté de fans". Ostéopathe de formation, VanRah est une autodidacte, reconvertie dans le manga. Et qui vit aujourd'hui de son art : du manga, certes, mais qui puise son inspiration dans les légendes françaises, comme la bête du Gévaudan, en filigrane de sa série "Stray Dog".

En France, une BD sur quatre est un manga

Une mangaka française... Qui aurait imaginé il y a trente ans que ce genre littéraire japonais séduirait les auteurs de BD francophones ? Chez Glénat, cela fait depuis 1989 que ce genre littéraire est édité en France. Le manga représente d'ailleurs 30 % du chiffre d'affaires de la maison d'édition. A l'image du marché : une BD sur quatre lue en France est un manga.
Mais à côté des "Dragon Ball", "Akira", et autres "Ghost In The Shell", les lecteurs français peuvent désormais plonger dans les pages des "Manfras", l'autre nom des mangas français. "Dreamland", "Ayakashi"... Ces oeuvres 100 % made in France tentent de se faire une place sur le marché hexagonal. La France étant le deuxième plus gros consommateur de mangas au monde.

C'est beaucoup plus feuilletonnant dans un manga japonais !

Pourtant, certains éditeurs tricolores ont choisi de ne pas se lancer dans l'expérience "Manfra". "Les lecteurs français recherchent peut-être plus d'exotisme dans la narration", explique Grégoire Hellot, éditeur chez Kurokawa. "Le manga japonais possède une forme de narration très particulière, qu'on ne maîtrise pas forcément à la perfection en France."
"Au Japon, les mangas sont d'abord publiés dans un magazine. En France, les auteurs publient un album et n'ont pas ce suivi éditorial. C'est beaucoup plus feuilletonnant dans un manga japonais !", analyse-t-il. Ce qui expliquerait le poids toujours écrasant de l'authentique manga.
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