L'évacuation d'un des plus vieux bidonvilles rom de France, où logeaient quelque 80 familles, environ 300 personnes, pour certaines depuis 2008, a débuté peu après 13 heures à La Courneuve, a annoncé à l'AFP la préfecture de Seine-Saint-Denis.
"Ca vient de commencer, deux unités de forces mobiles sont déployées", a déclaré le directeur de cabinet du préfet, précisant que le diagnostic social, étape préalable obligatoire à toute expulsion, était "achevé".
Raphaël MAILLOCHON journaliste à Europe 1 était sur place
Les habitants sont dans la rue sous la pluie. Impossibilité de revenir au camp pour chercher des affaires #Samaritain pic.twitter.com/nKbJfRBMeZ
— Raphaël MAILLOCHON (@Raph_journalist) 27 Août 2015
"Douze camions de CRS sont positionnés actuellement devant le bidonville, au mépris de tout droit car les habitants n'ont pas été prévenus de l'expulsion imminente", a déclaré à l'AFP Saskia Cousin, membre du collectif de soutien au Samaritain, jointe par téléphone.
Sur place, "l'ambiance est calme, on discute posément avec les occupants, ils savent qu'on ne fait qu'appliquer une décision de justice", assure un membre du cabinet du préfet de la Seine-Saint-Denis. "Grâce au diagnostic social, on a pu identifier quelques familles qui sont plus vulnérables que d'autres ; on va leur proposer de les héberger dans des chambres d'hôtel qu'on a réservées", a-t-on ajouté.
L'évêque de Saint-Denis avait exprimé son inquiétude mardi quant au sort des occupants de ce bidonville une fois qu'il serait démantelé. De son côté, le défenseur des Droits avait appelé l'État à "prendre en compte la situation des enfants" du campement, dont une trentaine sont scolarisés, et à "assurer la continuité de l'accès aux droits", se référant à la circulaire Valls du 26 août 2012.