Les magistrats, avocats et greffiers souhaitent alerter sur le manque de moyens alloués au tribunal de Bobigny (Seine-saint-Denis). Le second plus important de France en nombre d'affaires traitées.
C'est une action inédite qui est menée ce lundi par les avocats, les magistrats et les greffiers du tribunal de grande instance de Bobigny qui assignent l'État en justice. Le bâtonnier du tribunal entend rappeler à l'État ses obligations dont l'accès à la justice.
Dans ce tribunal, le second plus important de France en terme de nombre d'affaires, il manque un tiers de juges. Les justiciables doivent attendre parfois deux ans pour un divorce, alors qu'à Paris la décision est rendue au bout de trois mois.Le barreau de #Bobigny assignera l État en #justice courant Mars @France3Paris @France3Paris une première
— Alexandra Marie (@93a_marie) 15 Février 2016
Dix mille affaires familiales en attente, six ans pour que des trafiquants d'héroïne soient jugés: magistrats, avocats et fonctionnaires de Bobigny ont lancé lundi un "appel" au gouvernement pour qu'il ne laisse pas le deuxième tribunal de France "couler".
"Le tribunal est en dépôt de bilan judiciaire" Batonnier de #Bobigny @France3Paris @laurencebarbry pic.twitter.com/ZoLoPuLz5p
— Alexandra Marie (@93a_marie) 15 Février 2016
► Le reportage à Bobigny d'Alexandra Marie et Matthieu Caillaud
En décembre, le tribunal de grande instance de Bobigny avait décidé de supprimer 20% de ses audiences, toutes chambres confondues, en raison du manque de magistrats. Au 1er janvier, il lui manquait 24 juges à temps plein sur les 124 postes prévus, et 9 procureurs pour un effectif théorique de 53.
Pour la juge Corinne Goetzmann, "dans ce département, l'Etat a abandonné sa mission". "Nous demandons des moyens immédiats", a-t-elle lancé. "Nous ne laisserons pas couler le paquebot", a quant à lui prévenu le bâtonnier Stéphane Campana, qui en "appelle à la chancellerie" et "espère que, dans la prochaine loi de finances, l'appel de Bobigny sera entendu".