Vendredi soir pour l'ouverture du Voyage à Nantes, la Villa Occupada, ce bâtiment administratif prêté à des artistes sud américains a été taggé par un collectif de zadistes et d'activistes proche de "droit au logement".
Vendredi, la douche froide
L''association Pick Up Production et l'artiste nantais Kazy Usclef avaient imaginé une occupation pacifique et artistique du bâtiment administratif désaffecté du 4, Rue Désiré Colombe à Nantes. Pendant plus d'un mois 19 artistes venus de toute l'Amérique Latine ou des Etats-Unis se sont exprimés sur 2 000 M2 et on métamorphosé les lieux en hommage vivant aux figuratifs mexicains de l'entre deux guerres, Diego Rivera en tête.
Vendredi en plein vernissage, bombes de peinture en main, des activistes anti-aéroport à Notre-Dame-des-Landes, avec d'autres militants revendiquant le libre accès des bâtiments publics pour les mal logés ont exprimé leur colère sur les fresques mêmes, pas encore tout à fait sèches.
En réponse à la provocation que représente ce lieu pour celles et ceux qui luttent ici et là, notamment sur des questions de logement, des dizaines de personnes sont allées perturber le vernissage.
Les organisateur (ices) ont fini par décider de raccourcir la soirée, le lieu a fermé 1h30 après son ouverture... pas toujours facile d'ouvrir un squat... ;)
Expliquent les manifestants en ligne sur leur site contributif.
Si la Ville détourne, ce n'est pas pour son simple plaisir. Récupérer c'est surtout pour elles et eux un moyen de toujours plus contrôler, gérer. C'est aussi une façon de banaliser certaines de nos formes de lutte, de les faire passer pour intégrées, histoire de tenter de les rendre inoffensives, créant ainsi une frontière entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas.
essayent de justifier les activistes.
La réponse des organisateurs
Les organisateurs ont été contraints d'écouter le vernissage et de fermer pendant 24 heures les lieux.Certains considérant que la mise à disposition d’un lieu inhabité pour une résidence artistique constitue une provocation alors que des lieux squattés sont évacués. Malgré des préoccupations auxquelles peuvent être sensibles les artistes, ainsi que les bénévoles et adhérents de l’association, Pick up Production déplore que cette intervention ait donné lieu à quelques dégradations. Par crainte de débordements, il a été décidé de fermer le lieu pour la soirée et ce samedi.
Nous tenons à réaffirmer que l’objet de l’association est de permettre l’expression d’artistes d’univers et de sensibilités différentes, et c’est uniquement dans ce sens que ce projet a été pensé et réalisé.
Aujourd'hui dimanche, la Villa Occupada ouvre enfin ses portes.
Le travail des artistes en un diaporama
Eric Guillaud a suivi les artistes en pleine création pendant un mois.