Patricia Dagorn, une femme de 54 ans déjà incarcérée pour vol et escroquerie, a été extraite de sa prison et placée pendant 10 heures en garde à vue à Roanne pour plusieurs meurtres par empoisonnement. Elle a réintégré sa cellule mais devrait être prochainement entendue par un juge d'instruction.
Patricia Dagorn, soupçonnée d'avoir séduit et empoisonné cinq hommes sur la Côte d'Azur dont deux ont trépassé en 2011, sera convoquée à Nice par un juge d'instruction à une date encore non définie. "Elle devrait être convoquée ultérieurement à Nice par le juge d'instruction", a indiqué le parquet.
La suspecte a réintégré sa prison de Roanne (Loire) mercredi soir, après dix heures de garde à vue. Elle avait déjà été entendue en garde à vue en 2011 durant 38 heures par la sécurité publique de Nice. Sa nouvelle audition mercredi à Roanne par la police judiciaire de Nice ne pouvait légalement excéder 10 heures, a précisé un enquêteur.La Parisienne, âgée d'environ 54 ans, avait été condamnée le 23 avril 2013 à cinq ans de prison ferme pour vol, escroquerie et séquestration, à l'encontre de Robert, un ancien professeur de sciences économiques d'Annemasse (Haute-Savoie). "J'ai failli mourir pour trois jours d'amour", avait raconté à l'AFP en 2013 Robert, un veuf alors âgé de 88 ans. La police avait retrouvé chez cet homme des flacons de valium et de méthadone.
Le parquet de Nice avait ouvert en avril 2013 une information judiciaire "contre X" pour assassinats et empoisonnements avec préméditation, concernant d'autres victimes potentielles de Patricia sur la Côte d'Azur.L'enquête en cours porte sur deux hommes décédés qui avaient brièvement vécu avec
la quinquagénaire.
La présumée empoisonneuse avait été entendue par la police niçoise dès 2011, après le décès d'un homme de 65 ans avec qui elle vivait à Nice dans un hôtel. Mais aucune charge n'avait été retenue contre elle.Elle avait aussi fréquenté en 2011 dans la commune de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes)
un homme mort à 85 ans.Deux autres rescapés, vivant à Fréjus (Var) et à Nice, estiment avoir subi des tentatives d'empoisonnement et se sont portés parties civiles.Patricia avait en sa possession lors de son arrestation des documents sur une possible cinquième victime sur la Côte d'Azur, restée toutefois introuvable.