Chaque année, un Français produit en moyenne 568 kilogrammes d’ordures. Une manne dont le traitement et le transport restent polluants. Pour limiter votre impact écologique, On a la solution ! vous présente trois bons plans à Nantes et Montpellier pour réduire vos déchets.

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Vos poubelles débordent ? Vous en avez marre de descendre les sacs trois fois par semaines ? Vous avez raison. Non seulement c’est une corvée, mais c’est aussi mauvais pour la planète. Aujourd’hui, 29 % des déchets sont éliminés - incinérés ou enterrés- sans avoir été valorisés. Et bien que ce taux ait baissé de 15% en dix ans, on en retrouve encore dans l’atmosphère, les sols et les mers, sous forme de microparticules.  

Un bon plan aussi, pour le porte monnaie. Dans certaines communes, les municipalités ont mis en place une tarification incitative sur les ordures ménagères : les administrés paient en fonction du volume de déchets qu’ils produisent. Une mesure que le gouvernement incite à développer pour favoriser les bonne pratiques. 
Pour prendre de l’avance, On a la solution ! l'emission qui fait le tour de France des initiatives citoyennes et écologiques vous présente trois idées pour réduire vos déchets au quotidien.
 

  • “J’aime tes bocaux” pour remplacer les emballages 

Dans cette boutique du centre-ville de Nantes, les clients affluent, boîte en plastique a la main. En vitrine, un autocollant affirme : “j’aime tes bocaux  (et tes sacs aussi)” .  
 

Ce système, mis en place par un collectif de citoyens nantais, permet de réperer les boutiques où les emballages ne sont pas obligatoires. “On s’est rendu compte que pour faire nos courses zéro déchet, on n’était pas toujours à l’aise de venir avec nos propres contenants” explique Émilie Girard, l’une des fondatrices du collectif. “Les commerçants n’avaient rien pour tarer -ndlr : peser le contenant vide-. Et si même nous, qui étions super motivées par cette démarche, cela nous gênait, ça pouvait en freiner plus d’un”. Les sept comparses ont alors imaginé ce système tout simple pour lutter contre le suremballage.
 

En France en 2018, près de cinq millions de tonnes d’emballages ont été produits, dont 23% en plastique. Des déchets qui viennent encombrer nos poubelles et nos placards. “On estime que ces déchets polluent deux fois” explique Julie Sauvêtre, chargée de mission de l’ONG Zéro Waste. “D’une part pour leur production et de l’autre pour leur traitement. C’est ce qu’on appelle le sac à dos écologique.” Un bagage, lourd à porter : pour produire un kilo du polystyrène, il faudrait plus de deux litres de pétrole. Une matière utilisée parfois à outrance par les industriels. De quoi agacer les internautes. 
 

Pour tenter de couper à la source ce flot de déchets, le collectif de J’aime tes bocaux a réunit près de cent vingt commerçants de la région nantaise. “On espère que ça va fonctionner par mimétisme. Une personne qui vient tout les midis chercher ses repas chez un traiteur, si un jour il voit quelqu’un avec son contenant, il y pensera la prochaine fois” explique-t-elle. Un petit geste qui permet de se lancer dans la démarche de réduction des déchets. “Il ne faut pas se fixer l’objectif drastique d’atteindre zéro dechet tout de suite. Ça passe par de petites actions, comme prendre son sac a pain, puis les choses viennent par étapes.” 
 

Très peu répendu il y a quelques années, l’achat en vrac est de plus en plus connu des consommateurs. Ces magasins sans emballages fleurissent partout en France , parfois accompagnés de systèmes de consigne. Cette carte intéractive recense 313 épiceries 100% vrac et 1767 points de vente proposant des achats au poids. Mais ces boutiques attirent bien souvent un public déjà sensible à l’écologie. “L’idée, c’est de démocratiser un maximum cette démarche d’achat” reprend Emilie “On voudrait sortir de cette image de bobo, pour que tout le monde ait accès au vrac.” 

Il y a peu, un supermarché a rejoint le réseau de J’aime tes bocaux. Un pas en avant, pour toucher un public plus large. La prochaine étape pour le collectif ?  Convaincre la restauration à emporter de se lancer dans cette démarche. En 2012, l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie estimait que les fast-food représentaient 60% des emballages jetés en dehors du domicile.

 
  • Ose le zero déchet : des alternatives à l’usage unique

Des filtres à café en tissu, des charlottes alimentaires pour remplacer le cellophane ou encore des lingettes démaquillantes faites maisons. Sur le stand d’Audrey Verraz, les accessoires débordent de couleurs.

Cette jeune millavoise fabrique des objets réutilisables en tissu.  “J’ai toujours été bricoleuse” raconte-t-elle. “Et j’aime aller sur les marchés, à la rencontre des gens." L’occasion de leur faire découvrir le panel florissant des alternatives qui existent au accessoires à usage unique.
 

Jusqu' à 85% des déchets retrouvés dans les mers sont en plastique. Bouchons, cotons-tiges, pailles… Des objets polluants qui n’avaient pourtant pas forcément besoin d’être jettés. Au premier rang de ce triste palmarès, les bouteilles d’eau. “L’objet zéro déchet par excellence, c’est la gourde” explique Audrey. “Je prône vraiment le bel objet : on a moins d'accessoires, mais ils sont plus sains sans plastique et de meilleur qualité.”
 

Pour chaque produit jetable, il existe une alternative réutilisable. Des “oriculis” en bois pour remplacer les cotons-tiges, des shampooings solides pour se passer de contenants… Audrey fabrique par exemple des éponges à partir des matériaux de récup comme des chaussettes ou des manches de T-shirt. Une technique appelée “Kawashi” présentée dans cette vidéo.
 Prolonger la durée de vie de ses objets permet aussi d’économiser sur le long terme. “Il n’y a rien de plus simple que de faire une lingette” reprend Audrey, enthousiaste.  “J’encourage les clients à se mettre à la couture, à me copier. je leur explique volontiers comment j’ai fait.”

Car le mode de vie zero déchet, c’est aussi beaucoup de débrouille. Des tutos fleurissent sur le net pour accompagner cette communauté grandissante de ceux qui veulent réduire leurs déchets. Bien que leur nombre soit difficile à évaluer, voilà un indice : sur instagram, le hashtag zerowaste recense déjà plus de trois millions de publications.

 
  • Compostri : des composteurs partagés pour les déchets organiques

“Brûler des déchets organiques c’est une hérésie écologique et économique” assène Julie Sauvêtre, chargée de mission de l’ONG Zero waste qui millite pour la réduction des ordures. “Quand on sait que c’est composé à 80% d’eau, ça paraît fou. On dépense énormément d’argent et d’energie pour quelque chose qui part en vapeur, alors que quand c’est valorisé, c’est une matière très riche.” Pourtant, les biodechets représentent un tiers des poubelles de nos cuisine. 

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Pour enrayer ce phénomène, l’association Compostri propose d’installer des composts partagés au pied des immeubles et des les quartiers. Un moyen de réduire ses déchets, tout en créant du lien avec ses voisins.

Il existe plusieurs techniques de compostage, du Bokashi -une technique Japonaise qui utilise des bactéries pour réduire la taille des déchets-  à l’élevage des vers en lombricomposteurs. Mais si ces méthodes sont plus adaptées aux espaces interieurs, elle présentent tout de même des contrainte. “Les lombrics sont végétariens et ils n'aiment pas les agrumes par exemple. C'est un élevage : il faut surveiller certains paramètres de bruit ou de température. Quant au bokashi il faut tout de même le mettre ensuite dans un compost. Le système le plus simple pour décomposer l’ensemble des ressources reste le composteur."

Depuis douze ans, l’association travaille avec des entreprises d’insertion pour construire les composteurs et accompagne les habitants dans cette démarche. Car faire un bon compost nécessite quelques savoir-faire. “Tout est une question d’équilibre” explique Béatrice Pauthier, la directrice de l’association.“Il faut faire la part des apports entre les restes des repas et les matières carbonnées. Nous fournissons du broyat de bois a nos adhérents pour aérer la terre et retenir les odeurs, mais cela peut se faire avec du carton ou des petites branches coupées en morceaux”. 

Autre point important : penser à remuer le compost sur les dix centimètres supérieurs afin de laisser la place pour que les matières se dégradent. Compostri forme donc des “ambassadeurs du compost” pour expliquer aux usagers ces techniques. 
 
Le terreau est ensuite redistribué parmi les participants : “la plupart des gens qui compostent en ville ont très bien compris l’interet du retour a la terre. C’est devenu une denrée rare!” Grâce à ces composts partagés, une cinquantaine de potagers urbains sont nés à Nantes. 

Cette initiative précède celle des pouvoirs publics : dans certains quartiers de Paris, une quatrième poubelle est venue s’ajouter à celles des habitants pour perfectionner le tri des déchets. Une collecte qui devrait bientôt devenir obligatoire : une directive européenne prévoit que d’ici 2023 les biodechets soient recupérés séparément des autres poubelles pour être mieux valorisés.
 
 
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