Personne n'a oublié cette affaire qui fut révélée le week-end du 25 février 2017. Dans une commune de l'agglomération nantaise, Orvault, une famille n'avait plus donné signe de vue depuis plus d'une semaine. L'enquête avait débouché sur un quadruple meurtre. Le procès devrait se tenir en 2020.
Une rue calme d'un quartier pavillonnaire d'Orvault, commune de 27 000 habitants du nord-ouest de l'agglomération nantaise.
Ce samedi-là, rien à priori ne suggérait qu'il s'y était passé un drame quelques jours auparavant. Mais en s'approchant de l'une des maisons, on pouvait apercevoir sur la boîte aux lettres et la porte d'entrée des scellés révélant qu'une enquête était en cours.
Un mois d'enquête et deux garde à vue
Dans cette maison vivait toute une famille, un couple, Brigitte et Pascal Troadec, 49 ans, originaires de Brest et leurs deux enfants Charlotte 18 ans et Sébastien 21 ans.C'est la sœur de Brigitte Troadec qui avait donné l'alerte, inquiète de ne plus avoir de nouvelles.
Moins de trois semaines plus tard, après la découverte de plusieurs indices, on apprenait la garde à vue de deux membres de la famille, la sœur et le beau-frère de Pascal Troadec.
Dans cette affaire qualifiée à l'époque de "hors normes" par le Procureur de la République Pierre Sennès, on allait découvrir une sordide histoire de jalousie familiale.
Hubert Caouissin, le beau-frère de Pierre Troadec avait tué à coups de pieds de biche le couple et les deux enfants avant de démembrer les corps puis d'en brûler certaines parties et d'enterrer les restes en différents lieux de sa propriété, à Pont-de-Buis-lès-Quimerc, dans le Finistère.
L'instruction est donc aujourd'hui terminée, sauf demande d'actes supplémentaires par l'une ou l'autre des parties.
Hubert Caouissin qui a reconnu les faits et expliqué en détail ce quadruple meurtre, pourrait être jugé pour assassinat dans un an, probablement à l'automne 2020. Une première expertise avait conclu à un discernement altéré de la part de cet homme convaincu que sa femme avait été lésée dans un héritage et que Pierre Troadec avait récupéré indûment des pièces d'or.
Une contre-expertise avait confirmé cette altération. Mais il ne s'agit pas d'un discernement aboli, ce sera donc à la Cour d'Assises de considérer les conséquences de cette altération.
Selon une source proche du dossier, Hubert Caouissin avait développé une espèce de paranoïa, persuadé que le couple Troadec cachait cet héritage quelque-part.
Son épouse, Lydie Troadec qui, depuis, a été remise en liberté sous contrôle judiciaire avait quant à elle été mise en examen pour modification de l'état des lieux de crime et recel de cadavres.