La Cour des Comptes recommande de ne pas abandonner "trop rapidement" une amélioration des infrastructures actuelles comme alternative au projet ferroviaire Lyon-Turin jugé "très ambitieux" peut-être trop ?
L'avis de la Cour des Comptes date du 1er août mais il n'a été publié que ce lundi 5 novembre. Dans leurs observations les Sages de la rue Cambon pointent des "coûts prévisionnels en forte augmentation", passés "de 12 milliards d'euros en 2002 à 26,1 milliards d'euros", selon les données de la direction générale du Trésor. Cette augmentation s'explique par un "renforcement des règles de sécurité et du changement de tracé de la partie commune".
Non respect des exigences de rigueur dans le pilotage du projet
Les mots du référé sont sévères, si le projet est qualifié de "très ambitieux", "son pilotage ne répond pas aux exigences de rigueur nécessaires à une opération de cette ampleur", regrette le Premier président de la Cour des Comptes.La Cour rappelle qu'il convient toujours de "réexaminer systématiquement les dépenses au vu de leur compatibilité avec la situation financière réelle du pays, de leur rentabilité financière et socioéconomique et surtout de leur contribution au relèvement du niveau de la croissance potentielle de l'économie".
Aucun financement prévu dans le budget 2013
La Cour ajoute que pour le projet de ligne à grande vitesse entre la capitale des Gaules et celle du Piémont "aucun financement n'est prévu dans le budget de l'Agence de financement des infrastructures de transport en France pour 2013".Par conséquent, elle recommande "de ne pas fermer trop rapidement l'alternative consistant à améliorer la ligne existante". Et si le projet devait être malgré tout poursuivi, elle préconise "d'étudier les mesures éventuellement contraignantes de report du trafic transalpin de la route vers la voie ferrée".