Le parquet de Bourgoin-Jallieu a ouvert une information judiciaire pour abus de faiblesse aggravé visant des actes de "prédation" sur les biens d'une quadragénaire, notamment une propriété d'un million d'euros à Vertrieu en Isère.
"On va s'intéresser aux conditions dans lesquelles cette dame a mis en vente ce château", évalué entre 750.000 et 1 million d'euros, a expliqué Cédric Cabut, procureur de la République à Bourgoin-Jallieu, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Âgée de 45 ans, cette femme décrite comme "gravement dépressive" a rejoint au printemps l'association Alvenia, à Seborga, près de Vintimille, en Italie. L'association est dirigée par un couple, "Stéphane et Martine", qualifiés d'"envoyés du divin, comme et avec Jésus et les anges", selon son site internet.
"Le but de l'enquête sera de vérifier si on n'est pas en présence d'un mouvement sectaire se livrant à de la manipulation mentale et ayant pour objet la prédation des biens de cette dame".
C'est la dernière fille, tout juste majeure, de cette mère de trois enfants qui a alerté les autorités. "La famille est très vigilante", a décrit le procureur.
Le parquet a ouvert une enquête préliminaire en mars et une procédure de placement sous tutelle ou curatelle a été lancée en parallèle. Mais la femme a refusé de se prêter aux examens médicaux prévus dans le cadre de cette procédure.
Elle a récemment mis en vente sa demeure bourgeoise du XVIIIe siècle, Le Relais du Bac, qui fait aussi chambre d'hôtes.Les enquêteurs sont en cours de vérifications de ses comptes pour voir si elle a opéré des virements à destination de l'Italie.
La femme a par ailleurs vidé le château de ses effets et documents personnels avant de rejoindre l'Italie avec son compagnon membre de la même communauté. Précédemment basée dans le Loir-et-Cher sous une autre appellation, l'association a été dissoute par procédure administrative car elle s'y livrait à l'exercice illégal de la médecine.
L'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Grenoble.