Ce vendredi 11 avril au matin, le site Arjowiggins de Charavines est toujours bloqué par les salariés. C'est ainsi depuis 24 heures, depuis que les 185 employés ont compris qu'une menace de fermeture plane sur leur site. Deux membres de la direction sont retenus.
Jeudi soir, les salariés du papetier Arjowiggins ont laissé repartir le directeur du site de Charavines ainsi que la directrice des ressources humaines, mais ils ont bloqué Guy Léonard, directeur général d'Arjowiggins, et Jonathan Mitchell, directeur général Papiers de Création, au premier étage d'un bâtiment administratif. Ils étaient venus pour un comité d'entreprise sur le site.
Une nuit plus tard, la tension était la même ce vendredi matin. Les salariés veulent toujours que la direction étudie une cession de l'usine avant de procéder à tout licenciement. "Les salariés sont très motivés, très mobilisés, ils n'ont plus rien à perdre", affirmait Julien Ricardi, délégué syndical CGT, dans le 12/13 de France 3 Alpes
Bras de fer
Une nouvelle rencontre a eu lieu en début d'après-midi avec les membres de la direction, des salariés isérois mais aussi une délégation venue de Wizernes, dans le Pas-de-Calais, un autre site menacé. Les représentants des employés ont exigé un engagement écrit de la part d'Arjowiggins dans lequel l'entreprise promettrait de laisser un peu de temps aux sites avant de mettre la clef sous la porte. Le temps de "donner une chance aux éventuels repreneurs".
Reportage Cédric Picaud et Dominique Bourget
Malmené par la concurrence croissante d'internet, le groupe Sequana, propriétaire des usines de Charavines et Wizernes, a annoncé 'un traitement de choc' pour redresser la barre, avec un plan de restructuration qui prévoit donc la cession de ces sites et qui laisse près de 500 employés dans l'incertitude.