Abattage des bouquetins en Haute-Savoie: le préfet se justifie encore et toujours

Pas content le préfet de Haute-Savoie. Le représentant de l'Etat a du mal à digérer une interview du président du conservatoire des espaces naturels qui estime: "Sur le bouquetin, on est allé trop vite!". 

Un préfet laisse souvent courir les commentaires pour ne pas envenimer les situations. Du coup, la "sortie" de Georges-François Leclerc a de quoi étonner. Dans un communiqué envoyé ce mercredi 18 juin, il prend le temps de répondre point par point à une interview parue dans les colonnes du Dauphiné Libéré. Thierry Lejeune, président d'Asters (conservatoire des espaces naturels, qui gère 41 sites en Haute-Savoie) y parle de l'abattage des bouquetins du massif du Bargy, à la suite d'une suspicion d'épidémie de brucellose. Il explique: "on a voulu gérer un problème par l'éradication d'une espèce protégée, au nom du principe de précaution. C'est du jamais vu. Surtout que la situation n'était pas aussi urgente qu'on a voulu le faire croire."

Alors le préfet de la Haute-Savoie a repris la plume, comme il dit vouloir le faire à chaque "assertion grossièrement mensongère, exagérée ou inutilement polémique".

Des études scientifiques complètes et robustes"


Il rappelle d'abord qu'à la suite de "la découverte en 2012 en Haute-Savoie, de deux cas de brucellose sur des enfants et d'un foyer sur un cheptel bovin, les services de l’État ont déployé un large plan d'actions. Des études scientifiques qu'il juge "complètes et robustes", ont permis de déterminer en 2013, que seule la population de bouquetins du massif du Bargy était fortement contaminée par la maladie et en constituait le réservoir.

C'est afin de lutter contre "cette maladie grave, transmissible à l'homme et de prévenir les contaminations du cheptel domestique" qu'il a été décidé d'organiser un abattage des bouquetins du massif du Bargy." 

Le bouquetin des Alpes est une espèce protégée, mais elle n'est pas menacée d'extinction"


Alors que Thierry Lejeune explique qu'il n'y pas eu d'analyses sur les carcasses, Georges-François Leclerc répond: "les opérations d'abattage ne permettaient pas de réaliser sur le terrain, dans des conditions de sécurité optimales nécessaires pour les agents de l’État, des prélèvements complexes sur les cadavres de bouquetins susceptibles d’être contaminés par la brucellose."

Et le préfet de conclure: "Le bouquetin des Alpes est une espèce protégée, mais elle n'est pas menacée d'extinction (...) Le plan d'actions a été mené dans l'intérêt de la protection de la population, de l'économie agricole alpestre, et aussi des populations de bouquetins indemnes, qu'il convient de protéger contre la contagion de cette maladie grave et invalidante.
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