Des associations soupçonnent le préfet de Haute-Savoie de vouloir tuer tous les bouquetins du massif du Bargy

Alors que Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, doit venir inaugurer le refuge du Goûter, en Haute-Savoie, des associations de protection de l'environnement comptent s'inviter pour empêcher l'abattage des bouquetins dans le massif du Bargy. 

"Nous avons de bonnes raisons de penser que le préfet de Haute-Savoie, sous couvert de sécurité publique, s'apprêterait à faire tuer la totalité des bouquetins restant sur le massif du Bargy, y compris les jeunes nés en 2014 et les animaux sains", peut-on lire dans un communiqué adressé à la presse par des associations comme la FRAPNA, la LPO, One Voice ou le Club alpin français. Selon elles, "des tractations très confidentielles seraient en cours entre le préfet et les ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie pour obtenir une autorisation interministérielle d'abattage total, tant pour les animaux sains que pour ceux qui sont touchés." D'où la manifestation du samedi 6 septembre, date à laquelle Ségolène Royal sera à Saint-Gervais. 

A ce jour, plus de 200 bouquetins ont été abattus dans le massif du Bargy. En cause, un fort soupçon d'épidémie de brucellose. Cette maladie est sérieuse, elle nécessite un traitement conséquent aux antibiotiques lors des cas humains. Par ailleurs, elle porte préjudice aux élevages infectés.

Déjà, en juin dernier, le préfet avait dû une nouvelle fois justifier le plan d'abattage après une polémique autour d'une question: "et si on était allé trop vite?". Les associations qui montent au créneau aujourd'hui doutent encore: "A cause des interdictions de prélèvements sur les carcasses, il est difficile de connaître le degré d'infection des 233 bouquetins abattus fin 2013. Pire, nous avons de bonnes raisons de penser que plus de la moitié étaient parfaitement indemnes de contamination par la brucellose."

Nous appelons à faire preuve de discernement"


Et les défenseurs du bouquetin d'ajouter: "Les opérations d’abattage massif risquent de provoquer une plus grande dissémination de la maladie. Compte tenu du relief et de l'étendue du massif, il restera toujours quelques animaux -dont certains porteurs de la maladie- qui donneront ensuite lieu à des échanges inter-massifs, notamment durant la période du rut. Le résultat sera inverse de celui recherché."

En attendant, les protecteurs de l'environnement demandent la généralisation du test de dépistage in situ de la brucellose, "afin de préserver tous les animaux sains". "Nous appelons les pouvoirs publics à faire preuve de discernement et de modération en préservant sur le massif du Bargy cet animal emblématique de nos montagnes", conclut le communiqué. 
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